Le 23 octobre, peu après minuit, le prêcheur salafiste djihadiste tunisien, Abou Iyadh, a adressé un message au gouvernement transitoire, à l’occasion du premier anniversaire des élections de l’Assemblée nationale constituante.
Dans son allocution, diffusée sur YouTube et Facebook, le leader salafiste a appelé les partisans de la Chariâa « Ansar Al-Chariâa» à constituer des comités de protection en vue de protéger la société tunisienne en cas d’éventuels débordements qui pourraient subvenir durant les jours à venir.
Par ailleurs Abu Iyadh n’a pas manqué de rappeler les événements de l’ambassade américaine en demandant au gouvernement actuel à ne pas se jeter dans les bras des «mécréants» citant au passage la France et les Etats-Unis.
Le numéro un des salafistes djihadistes en Tunisie, s’est même dit interloqué du fait qu’un ministre du gouvernement transitoire (Rafik Ben Abdesslem, ministre des Affaires étrangères, ndlr) ait loué Dieu qu’il n’y ait aucune victime américaine « On dirait que le sang des tunisiens n’a pas autant d’importance que celui de ces étrangers » s’est exclamé le prêcheur avant de s’adresser directement au gouvernement, qu’il accuse au passage de s’être éloigné de certains préceptes religieux « S’il reste en vous ne serait-ce qu’une once d’Islam, alors restez aux côtés de ceux qui veulent la propager ses fondements, au lieu de vouloir les combattre ! En espérant que nos frères emprisonnés pourront bénéficier d’une libération afin qu’ils puissent profiter de la joie de l’Aïd avec leurs familles ». Le Président de la République Moncef Marzouki, n’aura pas été épargné par les critiques du leader islamiste, qui a demandé à ses partisans de ne pas s’adresser à quelqu’un « qui n’a pas même pas le pouvoir de se protéger lui-même ».
Pour conclure, le leader salafiste a exhorté le peuple tunisien à renier le parti Nida Tounes qui, selon ses propre dires, «Serait né de courants laïques et obéirait à des agendas occidentaux visant à asservir le peuple tunisien ». L’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT) a également été visée par ses propos.
Au travers de ces termes, le chef salafiste espère faire passer un message clair aux autorités de tutelle : les partisans de la Chariâa ne comptent pas rester les bras croisés et prendront part inévitablement aux événements à venir.
Rappelons qu’Abou Yadh est toujours recherché par la police, qui a failli l’arrêter, lundi 17 septembre, à la sortie de la mosquée Al Fatah à Tunis, avant de décider de se retirer. « un repli tactique » avait signalé le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
S.B.N
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