Radio Kalima FM vient d’être lancée officiellement. Emettant sur la fréquence 90.7 depuis le 31 octobre, les deux co-fondateurs de la station, Sihem Ben Sedrine et Omar Mestiri se sont félicités, au cours d’une conférence de presse tenue hier à Tunis, de passer enfin de «radio militante à radio professionnelle».
«Je sais que Radio Kalima a toujours été associée à ma personne, mais radio Kalima n’est pas Sihem Ben Sedrine, radio Kalima est une équipe de 60 personnes aujourd’hui», déclare Sihem Ben Sedrine, directrice de la rédaction de Kalima FM. Elle profite de ce lancement pour rappeler que cette station est «la première radio résistante du temps de la dictature». En effet, née en 2008, Kalima n’a jamais pu avoir d’autorisation sous Ben Ali. «Nous utilisions des moyens de ”fellagas” comme on dit pour pouvoir émettre» dit-elle en souriant, avant de céder la parole au co-fondateur de la station, Omar Mestiri.
Assez tendu, le directeur général de radio Kalima FM ne semble pas apprécier les questions posées par les journalistes et les reçoit presque comme une agression, notamment quand une journaliste de Kapitalis lui pose la question sur le financement de la station. «Je ne crois pas que les sites qui pullulent sur le web publient leur bilan en ligne !» lui lance-t-il, avant de faire savoir que Nasr Chakroun, patron du groupe 3S, est l’actionnaire principal de Kalima. «Nous refusons tout alignement partisan» précisera-t-il ensuite, en réponse aux rumeurs qui font aligner la ligne éditoriale de la station sur celle du parti Ennahdha.
Lancée sur le Grand Tunis, Kalima FM affrontera une rude concurrence face à des radios déjà bien installées comme Mosaïque, Shems et Express FM. «C’est le début de nos défis» affirme Mestiri. Confiante et optimiste, la directrice des programmes, Zakia Hadiji mise sur les compétences de son équipe. «Les journalistes de Kalima n’attendent pas l’information, ils vont la chercher» dit-elle avant d’ajouter, «on n’a pas l’ambition de ressembler aux autres». «Nous serons la voix des sans voix» renchérit Omar Mestiri, qui se félicite de l’arrivée, non sans obstacles, de Kalima dans le paysage médiatique. «C’est un pas qui marque le pluralisme. Mais le pluralisme n’est pas la course à la médiocrité» soutient-il. Radio Kalima serait-t-elle donc une radio élitiste? «Elitiste, mais pour tout le monde» assure Zakia Hadiji.
Radio Kalima émet tous les jours de 6h à 1h du matin. 90% des programmes seront diffusés en direct.
S.B.H
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