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Tunisie : L’Alliance Démocratique, nouvel acteur politique mené par les anciens du PDP

Une conférence de presse a été tenue ce jeudi 8 novembre à Tunis pour le lancement d’un nouveau parti politique «L’alliance démocratique». Fort de dix élus à l’assemblée constituante, dont 9 apparentant au courant réformateur du PDP, ce nouvel acteur politique veut créer «une dynamique» pour éviter « la polarisation politique ».

 

alliance-democ-081112Une conférence de presse a été tenue ce jeudi 8 novembre à Tunis pour le lancement d’un nouveau parti politique «L’alliance démocratique». Fort de dix élus à l’assemblée constituante, dont 9 apparentant au courant réformateur du PDP, ce nouvel acteur politique veut créer «une dynamique» pour éviter « la polarisation politique ».

Composé essentiellement du Courant Réformateur du PDP, et du Parti de la Réforme et Développement Tunisien, l’Alliance Démocratique regroupe plusieurs courants (progressistes, anciens islamistes, nationalistes, etc.). Ses fondateurs refusent de se dire proches d’un camp en particulier : «Nous sommes proches des intérêts du peuple tunisiens», se défend Mohamed Hamdi, coordinateur général de ce nouveau parti. «Si nous nous sentions proches d’un parti déjà existant sur la scène politique, nous l’aurons rejoint et évité d’éparpiller nos efforts » ajoute-t-il.

Représenté par dix élus à l’assemblée constituante, dont 9 dissidents du PDP ( devenu Al Jomhouri après sa fusion avec Afek Tounes, ndlr) à l’instar de Moncef Cheilkhrouhou, Mehdi Ben Gharbia, Mahmoud Baroudi, Najla Bourial, Chokri Kastalli, Mohamed Gahbich, et le porte parole du bloc démocrate Mahmoud Hamdi, l’Alliance démocratique nie toute volonté de disperser l’opposition «Ce n’est pas pour diviser que nous lançons cette initiative mais pour compléter le paysage politique. Notre initiative vise à créer une dynamique et répondre aux attentes des Tunisiens ayant du mal à se retrouver dans les autres partis politiques aujourd’hui».

Mohamed Goumani, ancien militant d’Ennahdha avant de rejoindre le PDP et le quitter pour créer son propre parti au lendemain de la chute de Ben Ali (Parti de la Réforme et du Développement Tunisien), est aujourd’hui porte parole de l’Alliance démocratique, un «parti du centre » selon ses dires. «Ce n’est pas un centre vide, nous ne voulons pas se rassembler autour d’une personne mais d’un projet » soutient-il. Des personnalités indépendantes ont également rejoint cette nouvelle initiative comme Mokhtar Jallali, ancien ministre de l’agriculture sous le gouvernement Caied Essebsi, et Farhat Rajhi, ancien ministre de l’Intérieur. «M. Rajhi nous soutient, mais sa fonction de juge ne lui permet pas d’intégrer un parti politique actuellement, il le fera plus tard», affirme Goumani. Riadh Guerfali, fondateur du blog collaboratif Nawaat fait également parti du comité politique «Nawaat demeurera neutre, nous avoue–t-il, je n’y exerce pas de fonction éditoriale de toute façon».

Conscient des difficultés que traverse le pays, Mohamed Hamdi admet que gouvernement et opposition agissent mal, «je l’admets alors je suis moi-même dans l’opposition » rappelle-t-il avant que Mehdi Ben Gharbia n’explique «Si nous restons dans le petit cercle de nos querelles, nous n’en sortirons pas». Et d’ajouter « Avec cette initiative, nous voulons lancer une Concorde civile !». Moncef Cheikhrouhou profite pour demander de recentrer les débats sur l’emploi et la sécurité. «Pas de dignité sans emploi et pas d’investissement sans sécurité », déclare l’économiste avant de rappeler «La seule richesse de la Tunisie, c’est ses enfants».

« Pas encore au complet » selon les dires de Mohamed Goumani, l’alliance démocratique organisera son congrès fondateur « d’ici trois mois ». Les négociations sont encore ouvertes, notamment avec le mouvement Wafa, créé par Abdelraouf Ayadi, ainsi que d’autres députés indépendants. D’ailleurs il ne serait pas étonnant que les élus de l’alliance démocratique quittent le bloc parlementaire à l’assemblée pour constituer le leur.

 

Sarah Ben Hamadi

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