Une rencontre avec des caricaturistes et des dessinateurs s’est déroulée hier à la Foire internationale du livre de Tunis. Plantu, Lotfi Ben Sassi, Chedly Belkhamssa, Nidhal Ghariani, Nadia Khiari et Z (alias Débat Tunisie) étaient présents pour un débat « La liberté au bout du crayon ».
Célèbre dessinateur du journal français Le Monde, et président de l’association Cartooning for peace, créée en 2008, Jean Plantureux, plus connu sous le pseudo Plantu, a 40 ans d’expérience dans la caricature. «Le langage du dessin est très important car c’est la première langue qu’on apprend» nous déclare-t-il. Et il ne faut pas croire que les tabous et la censure, n’ont lieu qu’en Tunisie. «En France aussi nous avons des tabous, affirme Plantu, il y un journal qui a refusé de publier ma caricature à propos la pédophilie » et d’ajouter, «à l’occasion de ma présence en Tunisie, j’ai souhaité rencontrer des dessinateurs proche du parti islamiste Ennahda.». Mais son souhait ne semble pas avoir été réalisé.
Pour Lotfi Ben Sassi, dessinateur au Journal La Presse, «L’auto censure est plus dangereuse que la censure elle-même. Avant le 14 janvier, j’ai été censuré mais maintenant je m’auto-censure pour ne pas toucher au sacré».
Cette rencontre a été animée par un débat avec le public concernant la situation de la caricature en Tunisie et des questions relatives à ce domaine. Elle a été marquée par la présence, via skype, du célèbre blogueur-caricaturiste « Z » alias Débat Tunisie. Portant un masque Anonymous pour garder son anonymat, cet architecte tunisien de 33 ans, résident en France, reste l’un des dessinateurs tunisiens les plus talentueux. La caricature n’a pas u «un aspect critique» mais elle doit aussi « participer à la joie de vivre ». « Le rôle du caricaturiste n’est pas d’instaurer un nouvel ordre mondial, nous sommes là pour rigoler et pour faires des expériences. » affirme-t-il. Censuré sous Ben Ali, Z a choisit de porter garder son anonymat après sa chute, intervenant avec un masque Anonymous il explique «J’ai choisi de porter un masque pour faire la part entre ma vie privée, et mon statut de caricaturiste, ce qui me permettra d’aller jusqu’au bout.».
Chaima Bsibes
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