Souvent situées dans les ruelles glauques, sombres, puant la fumée de cigarette, bruyantes et «mal fréquentées», elles ont marqué toute une génération de Tunisiens. Retour sur les salles de jeux et les bornes arcades. …
Interdites aux moins de 18 ans, nos parents nous déconseillaient d’y aller. Mais c’est souvent là bas que toute une génération a connu ses premiers plaisirs et expériences vidéo ludiques (voire même la seule pour certains). Je parle bien évidement des salles de jeux avec les bornes arcades, les flippers, tables de billards et autres babyfoot, qui étaient pendant une bonne décennie, le seul moyen de divertissement pour les ados (principalement les garçons, bien qu’aucune règle vraiment explicite ne les interdisait aux filles).
Témoins d’une époque où les consoles de salon étaient trop onéreuses à posséder et techniquement ayant un rendu graphique faisant pâle figure à coté des bornes d’arcade, bêtes de course très avancées sur leur temps.
Le concept de jeu d’arcade, devenu depuis un label à part entière pour désigner une catégorie spécifique de jeu, est simple. Un jeu au Gameplay, facile à comprendre sans aide ni manuel. Mécanique, répétitif et précis, pénalisant le joueur à la moindre erreur et le poussant à insérer plus de pièces de monnaie (souvent 100 millimes), pour continuer en cas de «Game Over».
Un «Game over» atteint souvent assez rapidement, vu la difficulté qui augmente crescendo, ce qui donne toute son importance au “scoring”, de pouvoir laisser son nom (souvent 3 caractères) sur le “Hall of Fame” et pouvoir ainsi immortaliser sa performance devant les autres Gamers.
La notion de compétition est également très liée aux bornes d’arcade. D’un coté sur les jeux à un joueur on peut impressionner l’assistance en montant au maximum son score ou encore atteindre des «levels» très avancés, avec une seule pièce. De l’autre, les jeux à 2 joueurs (foot, sport, mais surtout les jeux de baston) donne la possibilité à 2 joueurs de se mesurer l’un à l’autre. Et quelle joie de pouvoir écraser son adversaire (des fois un parfait inconnu qu’on croise par hasard sur place) sur un jeu de baston en enchainant les coups spéciaux et fatality. En somme l’ancêtre “IRL” (In real life, ndlr) du «Multiplayer online game» de nos jours.
De nos jours, il très facile de faire l’analogie entre la déchéance des salles de jeux et celle que sont en train de connaitre les salles de cinéma dans notre pays. Les deux sont victimes de la popularisation des lecteurs de DVD, pour l’une et des consoles de salon pour l’autre.
La performance technique de ces dernières, n’a plus rien à envier à celles des bornes d’arcades, sans parler des options tel que le multiplayer online pour jouer avec ses amis (ou autres inconnus) confortablement assis sur son canapé, la lecture des films DVD/BR/VOD… brref tout pour ne plus quitter son salon.
Ceci n’empêche, beaucoup de Gamers vous le diront «C’était mieux avant». En effet, certains nostalgiques essayent de retrouver ces jeux et sensations avec émulation. En (re)jouant les jeux qui ont fait la gloire des salles de jeux d’antan sur leurs ordinateurs/console et même sur leurs Smartphones !
Quelques puristes continuent encore à se rendre dans ces salles sombres -du moins celles qui existent encore et qui n’ont pas été reconverties en fast-food ou boutique de fringues- pour rejouer dans les «conditions réelles» à ces mêmes bornes n’ayant bougé de leurs place d’ailleurs, dans un sale état mais toujours résistantes…. et toujours à 100 millimes. En même temps, on assiste à la renaissance des salles de “Playstation” avec des PS2/PS3 connectées à des télés où l’on peut jouer à la demi-heure, principalement des jeux de Foot. En gros, le même concept en plus cheap et moins varié coté jeu. Une tournure bien ironique des salles de jeux tuées par les consoles de salon et qui renaissent avec ces mêmes consoles qui se retrouvent elles mêmes dans ces (nouvelles) salles de jeux.
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