Pour marquer le début d’une nouvelle année, un groupe d’artistes, venus d’horizons différents mais que l’amour de la scène a réunis, a décidé de fêter la femme tunisienne libre en lui rendant hommage à travers les mots, les chansons et la musique. Slammeurs, musiciens, chanteurs underground et public ont partagé un moment exceptionnel au cours du spectacle qui s’est déroulé le samedi 05 janvier à l’espace El Teatro.
Le coup d’envoi de ce spectacle fut la projection du clip Lemra, fruit de collaboration entre le slammeur Hatem Karoui, le musicien Skander Guetari et le réalisateur Oussama Boukhris. C’est ce clip là qui constitue l’ébauche de l’idée du spectacle et d’ailleurs, c’est lui aussi qui l’a clôturé.
Hatem Karoui avec son humour décalé et sa vivacité sur scène a réussi à chauffer la salle dès les premières minutes du show. Il a assuré avec Bendir Man la transition entre les shows des artistes non sans balancer des notes d’humour et des blagues sur les politiciens tunisiens, un passage obligé.
L’un des chanteurs invités à ce show, Yasser Jradi a présenté deux de ses chansons mélancoliques; Naditék et Dima Dima, entre deux prestations de la slammeuse Neira Kateb, révélée au cours des slam sessions. Cette dernière a proposé un texte poignant sur la femme. Autre slammeuse, Marwa Jabou, connue sur Facebook sous le pseudonyme La voix d’une fille, et qui a présenté un de ses textes «Aujourd’hui, j’ai trente ans», largement partagé sur le réseau social en question.
Les planches de la scène d’El Teatro ont accueilli pour la première fois des invités venus tout droit de la capitale parisienne, il s’agit du musicien Mehdi Douss du groupe Meolia qui a égayé la salle avec des aires andalous remarquablement joués sur sa guitare.
Le groupe Samsa a apporté la note douceur du spectacle grâce à la voix cristalline de Sana Sassi accompagnée de Skander Guetari en interprétant des chansons de leur premier album «Alem Jdid» qui vient tout juste de sortir. Ils ont également repris des standards de la chanson tunisienne, à savoir « Zine Ezzine » de Hédi Jouini et «Ôrdhouni zouz sbéya » de Saliha que le public a repris en chœur. Ils termineront leur prestation avec une très belle reprise en arabe de la chanson «Hallelujah» de Leonard Cohen.
Avant de clore la soirée, Bendir Man s’est installé pour interpréter des chansons de son répertoire à l’instar de «Habiba Ciao» ou sa chanson dédiée à la ministre des Affaires de la Femme et de la Famille Sihem Badi, avant de passer le micro à Hatem Karoui à nouveau pour présenter des textes slam hilarants avec des jeux de mots qui sont désormais devenus sa spécialité.
Le spectacle Hommage à la Femme Tunisienne libre a réussi le pari du mélange des genres et a conquis les spectateurs, leur permettant de passer deux heures pendant lesquelles ils ont pu savourer la nouvelle musique tunisienne et des textes décalés fruit d’une imagination débordante d’une jeunesse tunisienne qui a encore beaucoup à proposer.
Sara Tanit
crédit-photo: Sofien Ben Youssef
A Lire :
Tunisie : « Lemra », le clip de soutien à l’accusée-victime « Myriam »
Tunisie – « Stand By » : Une pause théâtrale d’un nouveau genre
Plus : A la une Actu