Agée de vingt-deux ans, la jeune journaliste tunisienne Nouha Belaid décide de lancer son premier livre intitulé “Il était une fois une assemblée nationale constituante», édité par la maison d’édition « Sahar ». Le livre dont la taille est moyenne se compose de dix-huit chapitres éparpillés sur plus que trois cents pages. L’écrivaine a choisi comme couverture du livre une photo de l’assemblée constituante prise par le jeune journaliste photographe Yacine Kaidi.
Il est vrai qu’il ne s’agit seulement que de deux mois depuis la fin de la première année des travaux de l’assemblée nationale constituante, mais Nouha met à la disposition des lecteurs un livre qui est le fruit d’un travail quotidien, durant toute une année.
Le livre traite des événements vécus par les Tunisiens depuis le 23 octobre 2011, date des élections de l’Assemblée nationale constituante. Pendant cette année, nombre d’événements politiques, culturels, économiques et sociaux ont eu lieu. C’était une année pleine de bonnes et de mauvaises nouvelles.
Nouha affirme dans l’introduction du livre, que malgré tous les problèmes et les défis, c’était l’année des libertés puisque le citoyen tunisien a bien joui de la liberté d’opinion et d’expression. Nombreux étaient les manifestations, les protestations et les sit-in. Par ailleurs, le gouvernement a rencontré plusieurs problèmes et l’opposition n’a pas cessé de son côté d’attaquer le gouvernement. Or, le conflit politique n’est qu’une étape à franchir pour instaurer la démocratie.
D’autre part, l’écrivaine a traité les événements selon un ordre chronologique, à partir du 23 Octobre 2011 jusqu’au 23 Octobre 2012. Elle n’a pas hésité ainsi à énumérer tous les détails, y compris les blagues et des chansons transmises par le peuple tunisien sur les pages Facebook.
Assurant alors son indépendance, Nouha a mis l’accent sur les points positifs et négatifs de tous les acteurs de la scène d’actualité tunisienne. L’objectif était de transmettre toutes les informations sans être soumises à n’importe quel organisme ou autorité.
De même, l’écrivaine a essayé, dans le premier chapitre de l’ouvrage, de citer des détails sur le premier jour du scrutin. Puis, elle a mis l’accent dans le deuxième chapitre sur les raisons qui ont conduit à ces résultats, surtout la victoire d’ « Al Aridha Chaabia » qui a gagné la 2ème place dans les élections de l’assemblée constituante. Dans le troisième chapitre, Nouha décrit la façon avec laquelle les Tunisiens ont accepté les résultats des élections tunisiennes.
Ensuite, le livre souligne les événements vécus par les Tunisiens et la façon avec laquelle ils ont célébré la fête de la révolution et les jours fériés. Par ailleurs, l’Islam était au cœur de tous les conflits qu’a vécus la Tunisie.
Un lien éternel entre le passé et l’avenir
En outre, Nouha pense que les futures générations aimeront bien avoir une idée sur l’histoire de la Tunisie pendant cette période de transition démocratique, notamment après la victoire des islamistes lors des élections de l’assemblée constituante. Elle ajoute «ce qui se passe ou même les résultats de n’importe quelle révolution est l’accumulation de plusieurs faits tout au long d’une série d’années, en particulier les premières années du pouvoir. “
D’autre part, ce livre est pour Nouha une tentative de mettre «la prochaine génération en contact avec le passé de la Tunisie vu que le présent ne peut jamais être analysé sans avoir référence au passé.”
De même, la journaliste a lancé un appel aux futures générations pour découvrir ce qui est resté ignoré jusqu’à présent par la génération actuelle, en disant qu’elle a mis à leur disposition un guide chronologique leur permettant de dévoiler les vérités.
Elle s’adresse aussi aux futures générations « Si votre présent ne vous plaira pas, manifestez… parce que beaucoup d’individus sont morts pour que vous viviez dans un climat de démocratie et de liberté … et c’est ce qui s’est passé immédiatement après les élections de l’assemblée nationale constituante …”.
Pour sa part, Dr Abdelkrim Hizaoui, directeur du Centre africain pour la formation des journalistes et des communicateurs (CAPJC), a affirmé dans la préface de l’ouvrage que ce livre est « un travail journalistique dont l’objectif est d’assurer la documentation sur des mouvements politiques et sociaux pendant une période politique particulière de l’histoire de la Tunisie, à travers une vision jeune qui prouve que le journaliste est l’ historien du présent.”
Dr Abdelkrim Hizaoui ajoute que l’important n’est pas de partager les mêmes opinions que Nouha ou la même vision dans son traitement des événements, ou être en accord avec elle dans la sélection de ces événements, mais ce qui est plus important pour lui comme professeur de cette étudiante studieuse à l’ Institut de Presse et des Sciences de l’information et pour les universitaires de son génération, est d’identifier la méthode choisie par l’étudiante “pour appliquer ce qu’elle a appris, et le reformuler grâce à son ambition et son enthousiasme ».
Signalons que Nouha Belaid est parmi les meilleurs étudiants de l’Institut de Presse et des sciences de l’Information. Elle a eu sa licence avec mention en sciences de l’information et de la communication, mais elle a décidé de poursuivre son mastère de recherche en médias et communication. Elle a commencé à travailler dans le domaine du journalisme depuis sa première année à l’université, publiant ainsi plusieurs articles dans de nombreux journaux et magazines tunisiens.
Communiqué
Plus : Actu News