Le milieu universitaire est touché par les derniers événements survenus en Tunisie, tout comme les autres établissements tunisiens. On voit que les étudiants ont leur propre vision sur ce qui se passe dans le pays; l’implication de nos jeunes universitaires dans la vie politique se démarque de plus en plus…
Le milieu universitaire est touché par les derniers événements survenus en Tunisie, tout comme les autres établissements tunisiens. On voit que les étudiants ont leur propre vision sur ce qui se passe dans le pays; l’implication de nos jeunes universitaires dans la vie politique se démarque de plus en plus…
Tekiano s’est rendu à la Faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis (FSJPST) pour palper le pouls des étudiants concernant la chose publique…
Loin d’être à l’écart de la vie politique, nos jeunes présentent leurs évaluations de la situation de la Tunisie et semblent même très impliqués…
Nous avons rencontré Youssef Tlili, étudiant en troisième cycle à la FSJPST et activiste politique, qui nous a souligné qu'”il s’agit d’une situation de crise et très complexe, car la majorité des membres du gouvernement ne veulent pas abandonner leurs postes”. Il considère que l’absence de dialogue entre les membres du gouvernement est très néfaste. Il suggère donc de “traiter les affaires politiques avec plus de transparence et de franchise. La décision la plus favorable actuellement est celle de valider la proposition de gouvernement de technocrates”, estime-t-il.
A noter que les étudiants de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis ont prononcé l’éloge funèbre en l’honneur du martyr Chokri Belaid, dans la cour de la faculté, le lundi 11 février, dans un acte de dénonciation de son assassinat.
“L’assassinat de Chokri Belaid est une vraie catastrophe et nous refusons que le peuple tunisien soit divisé en deux. Notre vision de l’avenir est vague, étant donné les différentes orientations politiques. Dans notre espace universitaire, nous essayons de stimuler la prise de conscience des étudiants pour ne pas tomber dans le piège de la violence et de la division. L’espace universitaire n’est pas touché par les divisions politiques malgré la différences d’orientations et d’opinions politiques et idéologiques”, précise Gada Ben Fathel, étudiante en 3ème année.
Par ailleurs, Madame Rachida Ennaifer, experte et professeure en droit constitutionnel, met l’accent sur l’implication des jeunes dans la vie politique: “Le rôle des jeunes est important, ils ont participé à la révolution et dans les Sit-in de Kasbah 1 et 2 après. Il est impératif de répondre aux interrogations des jeunes et tracer une feuille de route. Les jeunes tunisiens vivent la même division politique, ils s’interrogent à propos de la propagation de la violence. Face à la montée de la violence, ils s’inquiètent pour leur avenir”.
Amel Ben Amor, étudiante en 2ème année recherche en droit privé, semble plutôt optimiste. “J’ai l’impression que tous les Tunisiens ne comprennent plus rien de la situation car il y a plusieurs propositions qui ne sont pas valables juridiquement, en revanche je reste optimiste pour un avenir meilleur”.
Mahmoud Mezni, étudiant et membre de l’Union générale des étudiants tunisiens (UGET), affirme que “Notre pays traverse une période très sensible, mais qu’il est nécessaire que tous les Tunisiens s’unissent surtout sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision”.
Toujours dans le camp des optimistes, Mohamed Ali Amara qui prépare sa licence en droit, relate que “l’absence des indicateurs positifs ne doit pas démotiver les jeunes, bien au contraire, il ne faut jamais perdre espoir, il faut être ambitieux pour l’avenir de la Tunisie”.
Les divisions politiques ne semblent pas toucher le milieu universitaire, mais les opinions des étudiants restent divisées en ce qui concerne l’avenir de la Tunisie face aux circonstances qui tracent le paysage politique; une vue qui semble être vague pour certains et sombre pour d’autres…
C.B