Les appels se multiplient sur Facebook demandant aux internautes de manifester samedi 23 février 2013 et investir l’avenue Habib Bourguiba. Une riposte à la manifestation pro le parti politique Ennahdha qui a drainé beaucoup de monde samedi dernier. …
Les appels se multiplient sur Facebook demandant aux internautes de manifester samedi 23 février 2013 et investir l’avenue Habib Bourguiba. Une riposte à la manifestation pro le parti politique Ennahdha qui a drainé beaucoup de monde samedi dernier. Si cette dernière manifestation s’est déroulée sans aucune confrontation entre les partisans d’Ennahdha et les forces de l’ordre et sans aucun tir de lacrymogène, une manifestation ou un groupement spontané de milliers de citoyens s’est rarement passé sans incidents ces derniers temps en Tunisie.
Sur la page Facebook dédiée à l’évènement «Le peuple veut libérer la Tunisie»et qui compte déjà presque 20000 participants, des volontaires qui se disent faisant partie du collectif «Black Bloc Tunisie» tentent de rassurer les manifestants de demain et leur promettent de les protéger si jamais il y aurait des cas de violences.
Ravivés par nos voisins égyptiens en début d’année, la veille du deuxième anniversaire de leur révolte, ce mouvement s’est déclenché dans les années 80 à Berlin. Les Black Bloc de l’Égypte se sont érigés contre le gouvernement de Morsi et le régime des frères musulmans et pour protéger les citoyens contre la barbarie des policiers. Ils se présentent dans les rues le visage toujours caché avec des cagoules ou foulards et habillés de noir. Ces jeunes protecteurs semblent organisés et entrainés pour défendre, ils disent n’appartenir à aucun parti politique ni groupement.
Nous n’avons pas vu de Black Bloc tunisiens jusque-là, mais ces derniers commencent à apparaître sur Facebook et les réseaux sociaux et à envoyer des messages pour rassurer les Tunisiens.
Une vidéo a été postée le 9 février 2013 par Anonymous Tunisie pour introduire Black Bloc Tunisie et les faire connaître.
Leur message est le suivant : «Le gouvernement qui n’est pas capable de protéger son peuple doit démissionner. Notre message à la police tunisienne: Vous êtes Tunisiens comme nous, mais les sévices et les humiliations injustifiés ne sont pas acceptables. À la lumière de cette crise, officiellement, nous annonçons le lancement du black block en Tunisie.
«La mission de Black block est de protéger les citoyens. Et la protection des citoyens est leur seul objectif. En l’absence de sécurité; leur mission de protection des installations publiques et les individus de vol et l’agression. En présence de la sécurité,leur mission est la protection des protestations et la sécurisation des manifestants de les attaques injustifiées de la police ou des gangs.Nos opérations seront sur le terrain et sur Internet. BLACK BLOCK ET ANONYMOUS. Nos objectifs sont clairs: nous ne sommes pas de fauteurs de troubles, mais nous sommes les fils du trahi patrie. Nous sommes un groupe de jeunes gens conscients et patriotes. La rue et l’Internet c’est notre domaine. Redoutez-nous … »
Cette action prendra probablement ainsi plus d’ampleur, surtout qu’une bonne partie des Tunisiens veulent toujours connaître la vérité sur les circonstances de l’assassinat de Chokri Belaid et comptent continuer à mettre la pression pour élucider l’affaire.
Les initiateurs de l’évènement déclarent que l’objectif de cette marche est également de geler les prix, fixer un agenda pour les élections et l’écriture de la Constitution, la dissolution des ligues de protection de la révolution et l’instauration de ministères apolitiques.
Plusieurs partis politiques ont également montré leur soutien, à l’instar d’Al Jomhouri, le Front Populaire ou Al Massar, Nidaa Tounes et Alliance démocratique.
A suivre.
Sara Tanit
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