Aujourd’hui 10 avril 2013, le juge du tribunal de première instance de Gabès, chargé de l’affaire du mouvement Zwewla, a donné son verdict: c’est un non lieu pour les Zwewla qui a été prononcé avec 100 dt d’amende!
Retour sur les faits: le 3 novembre 2012 à Gabès, deux jeunes artistes, Oussema Bouagila et Chahine Berriche, appartenant au mouvement« Zwewla » (ou les pauvres) ont tagué un mur à Gabès. Ils sont arrêtés et accusés de :
– Diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public,
– violation de l’état d’urgence,
– écritures sans autorisation sur des murs de bâtiments publics.
Le juge a ordonné un non lieu pour les deux premiers chefs d’accusation et une amende de 100 dt pour les tags et la détérioration des bâtiments publics.
Les slogans tagués sur les murs véhiculaient des messages appelant à soutenir les pauvres, aider les plus démunis, le droit au travail et à la dignité ainsi que plusieurs revendications sociales.
Une vaste action de soutien sur la toile et dans la rue a suivi cette accusation jugée beaucoup trop sévère et portant atteinte à la liberté d’expression. Bloggueurs, artistes, réalisateurs, politiciens et journalistes ont aussi montré leur soutien notamment en faisant du bruit lors de la dernière édition des JCC.
Des acteurs de la société civile ont effectué régulièrement des manifestations pour montrer leur appui aux zwewla et un documentaire a été réalisé pour faire connaître l’affaire. Redécouvrez ici la bande annonce de « Zwewla… mais on rêve » :
À l’époque, Chokri Belaid avait contesté ce procès qui «vise à restreindre les moyens de communication et à ligoter la liberté d’expression chez les jeunes, moyens que le parti Ennahdha désire monopoliser. Cette affaire est le procès du Zawéli Tunisien ! ». Découvrez ici le témoignage du défunt :
Les tweeples tunisiens ont été les premiers à informer le monde de ce verdict et à publier instantanément les réactions des accusés. Dans cette photo, Oussema Bouagila, un des Zwewla, signe la victoire avec un tag:
Une mobilisation nationale et internationale qui a finalement donné ses fruits, un jugement juste et une victoire pour la liberté d’expression. Espérons que ça dure !
Sara Tanit
Lire aussi :
Tunisie : « Zwewla …Mais on rêve » bientôt sur les écrans
Tunisie – «Le graffiti n’est pas un crime» : Campagne de soutien à Zwewla
Plus : A la une Art