Lors de l’allocution prononcée par le président provisoire Moncef Marzouki au cours du deuxième round de l’initiative pour le dialogue national, jeudi 16 mai, ce dernier a prononcé des mots qui ont suscité l’indignation de plusieurs hommes d’affaire présents et plusieurs universitaires au point d’être hué par la foule….
Lors de l’allocution prononcée par le président provisoire Moncef Marzouki au cours du deuxième round de l’initiative pour le dialogue national, jeudi 16 mai, ce dernier a prononcé des mots qui ont suscité l’indignation de plusieurs hommes d’affaire présents et plusieurs universitaires au point d’être hué par la foule.
Le président a déclaré : «Je ne comprends point ni n’admets qu’une fille portant le niqab soit empêchée de passer les examens universitaires et que le bon déroulement des examens soit suspendu au duel d’une obstination contre une autre obstination, d’une intransigeance contre une autre, d’un fanatisme opposé à un autre fanatisme».
Voici le discours en question et la réaction des participants au congrès :
Plusieurs universitaires ont réagi dans les médias à ce discours jugé dépassant ses prérogatives et portant atteinte aux institutions de l’Etat.
Le député Ali Bechrifa, lui-même enseignant universitaire à la Faculté des Sciences de Tunis, a accusé Moncef Marzouki jeudi 16 mai sur les ondes de la radio Shems Fm d’avoir enfreint la loi en passant outre la décision du tribunal administratif de laisser les conseils scientifiques trancher au sujet du port du niqab à l’université.
Le doyen de la Faculté des lettres de Manouba, Habib Kazdaghi, a déclaré lui aussi sur les ondes de la radio Express Fm son indignation quant aux dires du président provisoire. Il a rappelé que la décision d’interdire le port du niqab en classe et lors des examens a été prise par le conseil scientifique et il n’a pas à émettre ses avis concernant ce qui se passe dans l’enceinte de l’université.
En réponse à la polémique et dans une tentative de calmer les ardeurs, le porte-parole de la présidence de la République, Adnen Mansar, a souligné que «les universités ont le droit de contrôler l’identité de leurs étudiants, sans porter préjudice à l’exercice du droit à l’enseignement, principe à portée universelle».
En pleine période d’examens, le président provisoire Moncef Marzouki a encore prononcé le discours de trop qui est loin de calmer les tensions qui s’embrasent rapidement dans les universités dès qu’il est question de niqab et de pratiques religieuses.
S.B.
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