En Tunisie, le piratage de logiciels informatiques a fini par se démocratiser au point de devenir un véritable fléau, et pour le consommateur (qui devient moins protégé et donc plus vulnérable aux attaques), et pour les fournisseurs de logiciels qui accusent chaque année des pertes qui atteignent des millions de dollars.
Le fournisseur de logiciel de sécurité Kaspersky compte bien lutter contre ce phénomène. Comment ? Et quelle est la stratégie employée par Kaspersky Lab pour accélérer sa croissance sur le marché maghrébin, et plus particulièrement, celui de la Tunisie ?
Tanguy de Coatpont, nouveau directeur général de Kaspersky Lab France et Maghreb, nous répond.
Tekiano: Parlez-nous un peu de la stratégie du groupe Kaspersky, au sein des marchés de la zone Afrique du Nord/ Moyen-Orient ?
Tanguy de Coatpont : L’Afrique du Nord représente un marché clé pour Kaspersky Lab. Depuis plus de 5 ans, nous avons mis en place une équipe dédiée sur ces marchés afin d’y promouvoir notre expertise et nos solutions de sécurité. Pour cela, l’entreprise s’appuie sur son réseau de distributeurs et de revendeurs locaux afin de mieux évaluer et comprendre les besoins et problématiques du marché, qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers, et de délivrer ses innovations et solutions le plus efficacement et le plus simplement possible.
D’une manière générale, Kaspersky Lab consacre un tiers de ses ressources à la R&D et place l’innovation au cœur de son développement. C’est grâce à nos experts et à nos équipes de recherche que nous développons des produits de pointe qui répondent aux besoins des particuliers comme des entreprises partout dans le monde. Cette année, Kaspersky Lab a d’ailleurs été classé Leader par IDC, Forrester & Gartner, ce qui démontre la pertinence de notre stratégie basée sur la R&D.
Que représente le marché tunisien par rapport au reste des pays du Maghreb, notamment par rapport au Maroc et à l’Algérie?
Selon les chiffres dont nous disposons, la Tunisie est le pays doté du meilleur taux d’équipement high-tech au Maghreb. Mais parmi les trois pays dont nous avons la charge, ce n’est paradoxalement pas le plus représentatif en termes de chiffres.
Comment Kaspersky Lab compte-t-il séduire une nouvelle clientèle tunisienne, notamment face à une concurrence de plus en plus rude (Nod32, Avast,…) ?
Depuis sa création il y a 15 ans, Kaspersky Lab évolue dans un marché très concurrentiel. C’est pourquoi nous avons toujours été attentifs à l’évolution du marché.
En Tunisie, nous voyons des acteurs qui s’intéressent au marché local, mais depuis moins longtemps que nous. Notre expérience et notre vision nous permettent ainsi de mettre en avant les évolutions de nos solutions en temps réel, en nous adaptant aux besoins du marché et des utilisateurs.
Nos messages sont compris car nous plaçons la pédagogie au cœur de notre développement. Un client est souvent prêt à investir le bon prix si on prend le temps de lui expliquer la valeur ajoutée qu’il peut tirer de la solution qu’on lui propose, de son contenu technologique et des services associés.
La stratégie de Kaspersky est basée sur l’écoute, la proximité, l’adaptation des solutions aux usages et à leurs évolutions.
Le piratage des logiciels informatiques est une tendance extrêmement répandue en Tunisie. Comment comptez-vous éradiquer ce fléau persistant et faire en sorte que les Tunisiens aient enfin le bon réflexe d’acquérir des clés d’activation «originales»?
Au sein de Kaspersky Lab, une équipe est entièrement dédiée à l’Afrique du Nord avec pour mission l’adaptation de nos offres aux spécificités de ce marché.
Pour gagner davantage en proximité, nous avons nous-mêmes mis en place un réseau de distribution qui permet de passer des messages pédagogiques et de mieux sensibiliser les différents acteurs du secteur.
La pédagogie sur ces sujets est un travail qui s’inscrit dans la durée et qui est une priorité pour nous; la lutte contre le piratage en fait partie. C’est pourquoi, nous étudions actuellement comment adapter à la région certaines pratiques développées dans d’autres pays, via des campagnes de communication ou des conférences en universités, afin d’informer efficacement les utilisateurs.
Afin d’accroître votre visibilité sur le marché tunisien, envisagez-vous à la longue de créer des partenariats stratégiques avec des fournisseurs de solutions logicielles locaux ?
C’est au niveau global que Kaspersky Lab s’associe avec des acteurs OEM ou d’autres acteurs phares du secteur des TIC comme récemment Qualcomm, et non au niveau d’un pays. Kaspersky Lab compte plus de 80 partenaires mondiaux et a des accords technologiques OEM avec des sociétés comme Microsoft, IBM, Cisco, Juniper Networks, Alcatel Lucent, Blue Coat, Check Point et bien d’autres encore.
Propos recueillis par Samy Ben Naceur
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