Le géant américain Google organise des évènements à travers le monde intitulés «Big Tent» ou «Grande Tente» qui se veulent être des espaces de partage et de débats entre plusieurs conférenciers d’horizons différents et faisant participer les invités. Cette année, la Big Tent s’est organisée à Tunis dans le cadre du freedom Online Conference et a mis l’accent sur la liberté d’expression sur le web après les révolutions arabes.
Retour sur l’évènement qui s’est déroulé lundi 17 juin 2013.
Le mot de bienvenue a été donné par Khaled Koubâa, représentant de Google en Tunisie et directeur chargé des politiques publiques et des relations institutionnelles de Google en Tunisie et dans la région du Maghreb, qui a précisé que c’est la première fois qu’une Big Tent s’établit dans un pays du monde arabe.
Jhon Kampfner, auteur et consultant chez Google dans les domaines de la liberté d’expression et de la culture, s’est chargé de l’animation de la soirée et la modération des débats.
La relation de Google avec les gouvernements
La parole est donnée ensuite à Urmas Paet, le ministère des Affaires étrangères estonien, qui fut aussi ministre de la Culture et journaliste, puis à Ross LaJeunesse, responsable de la liberté d’expression et des relations internationales auprès de Google.
Il a tenu à préciser lors de son speech que Google ne possède pas de relations directes avec les gouvernements et les informations ne leur sont pas accessibles. Google ne répond pas systématiquement aux demandes des gouvernements lorsqu’ils sollicitent des informations confidentielles. Ils étudient et négocient lentement avec le département de la Justice avant de donner leur approbation.
Ross LaJeunesse précise que Google tient à défendre la liberté d’expression sur le net et le droit de chaque citoyen d’avoir accès à l’information, qu’une internet libre, gratuite et accessible aide à développer l’imagination et à améliorer le potentiel créatif des jeunes.
Ahmed Gaâloul Vs Slim Amamou
L’heure est donnée aux débats, pour appeler sur scène un membre du conseil d’el Shoura du parti Ennahdha, Ahmed Gaâloul qui se retrouve face au bloggueur et cyber militant Slim Amamou. Le débat fut effectivement chaud vu la divergence des idées des participants.
Quand Ahmed Gâaloul déclare que son parti est en train de promouvoir la liberté d’expression sur le web mais que cette liberté s’arrête au niveau des frontières exigées par l’Islam, Slim Amamou a tenu à parler de l’affaire de Jabeur Mejri, le jeune emprisonné pour ses dessins et aussi de l’affaire du rappeur Weld El 15.
Le contexte de la liberté d’expression en Jordanie a été aussi abordé grâce à la présence de la jordanienne Reem Al Masri, présidente de 7iber Inc.
La censure au Liban
Place ensuite aux débats autour de la liberté de la presse et des médias grâce à deux représentants venus tout droit du Liban. La première intervention aborde la censure culturelle dont souffre le Liban, introduite par la Web Série du réalisateur libanais Nadim Lahoud intitulée «Mamnou3» qui relate le quotidien dans les bureaux de censure sur un ton humoristique et dont vous pouvez découvrir le trailer ici :
L’auteure et militante pour les droits de l’Homme libanaise, Joumana Haddad, a été présentée via un web documentaire qui a été établi autour de sa revue «Jasad» (corps en arabe), une revue culturelle basée à Beyrouth, spécialisée dans les arts, littératures et sciences du corps et qui n’hésite pas à publier des corps dénudés dans son magazine ce qui suscite des réactions controversés des lecteurs.
Pour terminer cette première «Big Tent» dans le monde arabe, l’ensemble des speakers se sont donnés à une séance de questions/réponses avec le public présent. Un espace dédié à la liberté d’expression que Google a proposé le temps d’une soirée et qui a rassemblé un panel hétérogène de participants d’horizons différents rassemblés sous une tente sous le signe de l’échange et de la tolérance.
Sara Tanit
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