L’art Soufi sort des remparts imposés des ribats et zaouias pour se produire dans les théâtres et les grandes salles de la Tunisie grâce aux efforts du collectif qui forme le spectacle “Ziara”. Le chant, le Dhékr, les danses, la Takhmira et tout cet univers mystique, qui séduit de plus en plus de monde, a renoué avec la scène la semaine dernière à Sousse.
La Ziara pour fêter le Mouled à Sousse
Le théâtre municipal de Sousse a accueilli la veille du mouled, dimanche 12 janvier 2014, le spectacle Ziara. Composé de plus de 100 artistes, le collectif a réuni des chanteurs de Dhékr, des danseurs ainsi que des acteurs afin de reproduire l’ambiance caractéristique qui ne se ressent d’habitude que dans les sanctuaires confinés.
Une heure avant le début du spectacle, le théâtre était déjà archi comble, c’est dire que ce fut une soirée tant attendue à Sousse. Commençant lentement au début, la cadence monte de plus en plus rapidement avec l’introduction du bendir et des danseurs, des jeux de lumières et d’ombres qui s’agitent à un rythme de plus en plus frénétique.
S’ajoute à cette ambiance des fragrances d’encens qui ont envahi la scène et le théâtre et des youyous incessants émis dans le public, il en a fallu de peu pour que les spectateurs ne montent pas sur scène tellement ils se sont déchainés…
L’origine de la Ziara
Reproduit pour la première fois sur la scène du théâtre municipal de Carthage dans son édition de 2013, le spectacle Ziara ambitionne de faire mieux connaître le patrimoine musical de quelques confréries, qui n’est présenté que rarement et par des ensembles en nombre restreint.
C’est le cas de la confrérie Issaouiya, se réclamant de Sidi M’hammed Ben Issa de Meknes, et la confrérie al-Amiriyah, se réclamant de son fondateur Sidi Amir al-Mazoughi al-Qurachi; deux confréries présentes à travers la région du Sahel et celle de Sfax, ainsi que dans d’autres régions de Tunisie, dont Tunis, Le Kef, Tozeur et enfin en Algérie.
La «Ziara» propose une relecture des rîtes et une nouvelle interprétation de ce qui fut la visite des Zaouias lors des moments de fête. Les danses et chants sont mêlés aux formes d’expression contemporaines, ce qui en fait un mélange visuel et musical inédit et explosif.
Des ombres chinoises, un jeu de silhouettes et de lumières, des personnages qui attirent l’œil et qui refont des scènes de possession et de délivrance… la Ziara emporte et fait participer les présents à une véritable cérémonie religieuse qui ravive la foi dans une ambiance festive.
Un spectacle à voir et à revoir.
Sara Tanit
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