Lors de l’émission télévisée Ness Nessma du mardi 27 mai, un débat a été lancé par rapport aux sanctions infligées récemment aux deux opérateurs téléphoniques…
Lors de l’émission télévisée Ness Nessma du mardi 27 mai, un débat a été lancé par rapport aux sanctions infligées récemment aux deux opérateurs téléphoniques Orange et Ooredoo, de la part de l’Instance Nationale des Télécommunications (INT) qui leur avait interdit de commercialiser certaines offres très avantageuses.
Seulement voilà: au-delà des enjeux purement économiques et concurrentiels autours desquels les deux opérateurs se livrent bataille, le but final ne sera-t-il pas la satisfaction du client qui risque de se trouver, du jour au lendemain, privé des tarifs les plus avantageux du marché?
Faire prévaloir le droit du consommateur avant tout
Mme Thouraya Debbechi, secrétaire générale de l’Organisation de défense du consommateur (ODC) et invitée de l’émission, a estimé que cette décision ne pouvait que nuire au consommateur, et notamment celui issu des classes les plus démunies: «Le principal but des offres promotionnelles proposées par les 3 opérateurs téléphoniques est de faire profiter avant tout les clients d’un service de qualité et à moindre frais, comme c’est le cas dans la plupart des pays développés, où la logique veut que les prix baissent lorsqu’il y a concurrence. Que l’instance vienne par la suite retirer ces offres au nez du consommateur, en arguant que les opérateurs étaient fautifs, est une situation tout à fait inacceptable.[…] Il est absolument nécessaire que l’INT nous livre une position claire et nette sur ce sujet et ce qu’elle envisage pour protéger le droit des consommateurs qui doit, à mon sens, prévaloir avant toute autre chose».
Pourquoi les offres «Edawekh» et «Amigos» ont-elles été suspendues?
Petit rappel des faits: l’Instance Nationale des Télécommunications (INT) avait adressé une injonction à Orange Tunisie, l’ordonnant de retirer immédiatement l’offre «Edawekh», de mettre fin aux pratiques illégales en matière de services de détail et de se conformer aux dispositions de la loi en vigueur.
Même son de cloche pour Ooredoo qui s’était vu infliger une injonction de l’INT avec une amende de plus de 5 millions de dinars, soit l’équivalent de 0,5% de son chiffre d’affaires réalisé durant l’exercice 2012.
Cette affaire remonte à une plainte déposée par Tunisie Télécom, relative à la commercialisation par Ooredoo de l’offre «Amigos», similaire à la sienne et offrant aux clients 100% de bonus sur recharge. L’INT avait répondu en faveur de l’opérateur national. Il avait donc été demandé à Oreedoo de cesser à la date du 20 septembre 2013 l’offre en question, considérée par l’INT comme étant déloyale. Faute d’avoir obtempéré, l’opérateur avait été sanctionné pour non respect de l’injonction.
Dans un communiqué, l’opérateur qatari avait d’ailleurs décidé de faire appel, en justifiant le fait que les intérêts des abonnés étaient placés au-delà de toute autre considération et qu’il n’existait aucune “référence permettant d’évaluer les préjudices réels portés par les faits incriminés ni de barème clair et transparent pour la fixation du montant de l’amende”.
En attendant l’évolution de cette affaire où subsistent pas mal de flous, on attend avec impatience le droit de réponse de l’Instance Nationale des Télécommunications.
S.B.N
Lire aussi :