Les DJs Âme, Sonja Moonear et Dixon ont mis le feu lors de seconde soirée, le jour de la fête de la femme.
Les DJs Âme, Sonja Moonear et Dixon ont mis le feu lors de seconde soirée, le jour de la fête de la femme
Tels des Spring Breakers et dans le cadre du Festival Ephémère 2014, près de 6000 de jeunes tunisiens ont animé les travées de la Playa Hotel Club à Hammamet, entre le 12 et 13 août dernier: un véritable « carrefour de la fête et de la création artistiques », comme l’a si bien signalé le fondateur de l’événement, Ahmed Louribi.
En effet, durant deux soirées où l’art et la musique ont brillé de mille feux, à l’image de la localité de Pilton au Somerset en Angleterre qui accueille depuis 1970, le célèbre « Glastonbury Festival of Contemporary Performing Arts » (un des plus grands festivals de musique et d’art spectacle du monde), la zone balnéaire de Hammamet Sud a été bercée aux sons de la musique électronique et aux effets des arts visuels sous la houlette de 10 DJs de classe mondiale sans oublier les jeunes artistes tunisiens qui ont apporté leur zest à cette Tunisian Pie.
Si la performance musicale lors de la première soirée n’était pas au rendez-vous (contrairement à l’ambiance bonne enfant des participants à ce Festival) , musicalement parlant, la soirée du 13 août (fête nationale de la femme en Tunisie), a vu des AS de la platine – à l’instar du trio allemand Âme, Dixon et Lake People ainsi que la suissesse Sonja Moonear – enflammer la présence aux percussions androgynes métissés avec de la musique tribale et orientale. Même le mezoued tunisien était à l’honneur avec Miss Moonear !
Une ambiance bien trempée
Côté ambiance, entre beuveries et déhanchés bien maîtrisées, les festivaliers éphémères ont contribué largement au succès de cet événement. Si la bière a coulé à flot surtout lors de la première soirée, cela n’a pas négativement influencé sur le bon déroulement du Festival. Au contraire, aucun incident n’a été enregistré durant deux jours, même pas une simple égratignure ou une plainte.
En bikini et maillots de bains pour certains et menés de pistolets à eau pour d’autres, les milliers de fêtards ont vécu un moment de défoulement durant 48 heures de relâche. Entre la grande piscine et la petite swimming pool de la Playa Hotel Club, les festivaliers ont joint l’utile (la fraîcheur d’une eau chlorée) à l’agréable (une musique qui déchire).
A l’image de Cosplayers nippons, les oreilles de Playboy et de Mickey Mouse ainsi que les couronnes en plumes des indiens étaient présentes dans cette kermesse artistique. Des casques avec tuyaux pour aspirer l’eau d’orge ont ornementé cet écrin de la joie de vivre. Une véritable fresque humaine haute en couleurs où tous les goûts et les aspects vestimentaires ont formé une très belle mosaïque qui reflète bien la diversité culturelle du peuple tunisien.
Côté gastronomique, la cuisine italo-américaine à travers ses Fast-Foods (Hot Dogs, frites McCain, Hamburgers, Pizzas, lasagne, sandwiches, boissons rafraîchissants, etc) étaient aussi au rendez-vous !
On se croyait à Panama City Beach ou à Daytona Beach en Floride où chaque année des millions de Spring Breakers envahissent les rues pour se ressourcer, danser, chanter et dépenser de l’adrénaline à 100 Km à l’heure.
Un « Woodstock » de la musique électronique
Si les artistes ont beaucoup apprécié la somptueuse grande scène érigée au fond de la Playa (en plein air et face à la mer, SVP !), les milliers de Festivaliers ont aussi savourés les 1200 mètres carrés de Dancefloor sans oublier une salle « alternative » pour les amoureux des boites fermées et les espaces verts (pelouse, palmiers et buissons) qu’offre l’établissement dirigé par le plus jeune Directeur d’hôtel en Tunisie (seulement 29 ans au compteur), M. Becem Ben Moussa.
« Quand je vois tous ces jeunes assis sur le gazon en train de manger une pizza ou boire un boisson rafraîchissant, cette image me rappelle les clichés argentiques du festival de Woodstock à Bethel dans l’Etat de New York aux Etats-Unis dans les années 60 & 70. Il faut dire que la Playa Hotel Club mise beaucoup sur ce genre d’événements. Fini l’ère des discothèques fermées et des milieux confinés. Le Clubbing se fait aujourd’hui dans des établissements à ciel ouvert et pieds dans l’eau.», nous confie-t-il.
Il renchérit : « Des pays comme le Maroc, l’Espagne (Ibiza et Mallorca), la Croatie, la Jamaïque, la République Dominicaine, la Thaïlande, la Malaisie et la liste est longue, ont compris que le futur du tourisme passera par ce nouveau genre de produit. Les Beach Parties, les Festivals de musique, tels que les Dunes électroniques et Ephémère Festival, incarnent les nouvelles niches du tourisme moderne pour ne pas dire l’avenir de ce secteur. Il suffit d’aller du côté de la côte d’Azur (Saint-Tropez, Cannes et Nice), Barcelone, l’île de Crête (Grèce) ou Nicosie (Chypre) pour comprendre l’apport de ce genre d’activités sur les économies de ces pays. ».
Les obscurantistes à l’attaque
Mais qui dit succès, dit détracteurs et mauvaises langues. Si le taux de satisfaction des participants et des organisateurs frôle des pourcentages soviétiques, certaines âmes obscures aux allures de Dark Vador, par motif moral et religieux, n’ont retenu du festival et de sa réussite que la beuverie et l’ambiance picolée.
C’est le cas avec l’article « Ephémère, le scandale de la saison… » (posté sur le site « sadatunisie.net ») où en 7 lignes bourrées de fautes d’orthographes et de syntaxe foulées au pied, l’auteure de ce papier virtuel a brossé une critique au vitriol sur cet événement renvoyant les organisateurs et ses festivaliers à la guillotine parce qu’il y avait tout bonnement de la danse et de la bière. Comme si dans cette Tunisie, où un parti islamiste a régné en maître durant trois ans, les tavernes et les bars avaient mis la clé sous le paillasson et que les cabarets ainsi que les cafés chantants avaient cessé d’offrir des spectacles où la danse du ventre fait rage !
Pis encore, certains Facebookeurs sur des pages du réseau de Mark Zuckerberg et même sur la page officielle d’Ephémère Festival n’ont pas fait dans la dentelle en versant leur venin sur les organisateurs et qualifiant le Festival par des adjectifs du genre « Haram », « Honteux », etc…
Un hymne à la vie… à l’amour
De mon point de vue et de loin, Je préfère cette jeunesse qui chante et danse au rythme de l’hymne à la vie et à l’amour que celle déjà endoctrinée pour aller se prostituer en pratiquant le Djihad sexuel à Alep ou à Deir Ezzor. Je préfère cette jeunesse que celle sacrifiée par les Harragas chaque jour dans les abysses de la méditerranée en les encourageant à se foudroyer dans un suicide collectif au large de la Mare Nostrum… Je préfère des idées comme le Festival Ephémère que les réseaux de voyage vers le Cham et qui encouragent nos pauvres jeunes d’aller se jeter dans le chaudron du conflit syrien pour se faire buter de sang froid et affreusement entre le marteau de Daech et l’enclume du Front Al Nosra.
Enfin, selon l’un des Artistes et membre du Staff organisateur, qui avait une barbe à la « Fear the Bread », alias James Harden, il y a de fortes chances que la prochaine édition soit délocalisée dans l’ancien manège de Hammamet. Si j’ai un conseil à donner aux organisateurs d’Ephémère Festival, je les encouragerai de garder la Playa Hotel Club comme lieu hôte car cet espace a donné ses preuves en matière de sécurité et de gestion de foule surtout contre toute tentative d’intrusion externe et risques d’attentats sans oublier le fait qu’il soit bien aménagé (piscines, restaurants buvettes, espaces verts, WC, etc.)…Le mot de la fin : je dirai que ce genre de festivals est à encourager… à voir & à revoir !
Abdel Aziz HALI
Crédit Photos : Abdel Aziz HALI