L’Instance nationale des télécommunication (INT) a organisé, le lundi 26 janvier à la technopole d’El Ghazela, un workshop sur «l’élaboration d’une politique de service universel des télécommunications en Tunisie». Une occasion pour différents représentants des opérateurs et d’équipementiers présents sur le marché tunisien, de discuter des différentes visions émanant des parties concernées et de partager les expériences issues des régulateurs de plusieurs pays à l’instar du Maroc, Autriche, Italie, Etats-Unis ou encore la France.
Au programme de cette rencontre, une session qui a porté sur les points de vue des trois opérateurs (Tunisie Télécom, Ooredoo et Orange Tunisie) concernant le service universel et les solutions techniques envisageables.
Mais d’abord, qu’est-ce que le service universel ?
Rappelons que le concept service universel tel qu’il est défini par l’INT consiste à faire en sorte que des services de télécommunication (raccordement à un réseau fixe et mobile, communications par télécopie et communications de données à un débit suffisant pour avoir un accès à internet, un service de renseignement, l’entretien des cabines téléphoniques…) soient accessibles au plus grand nombre de personnes à un prix abordable. Il repose sur trois principes fondamentaux qui sont :
– La disponibilité équitable pour tous les citoyens, et ce sans discrimination géographique.
– Le caractère abordable pour tous les utilisateurs, sans que le prix ne soit un facteur limitant l’accès au service (le prix du service ne devrait pas être un facteur).
– L’accessibilité de tous les abonnés à un service de qualité, sans distinction de race, de sexe, de religion, etc.
Chacune de ces trois composantes comprend, dans l’idéal, des mesures en faveur des utilisateurs handicapés, afin de leur garantir un accès équivalent aux autres utilisateurs, et ce dans la limite des technologies disponibles.
Le point de vue des 3 opérateurs
Jamel Sakka, directeur exécutif de la Planification et de l’optimisation des réseaux chez Tunisie Télécom, a évoqué les plans d’actions de l’opérateur historique qui, selon lui, «s’appuient sur une modernisation et une consolidation du réseau national, vers une architecture permettant la démocratisation de l’accès Internet haut débit dans toutes les régions du pays. A condition toutefois que le dernier décret de l’INT soit flexible».
De son côté, Lynne Dorward, Executive Director Group Regulatory Affairs chez Ooredoo, a émis quelques recommandations face aux principaux défis qui attendent l’opérateur privé dans l’administration des services universels.
«Ce service devra répondre à certaines normes: un cadre juridique et financier, une visibilité et une transparence, une flexibilité des volumes, l’absence d’ingérence politique et, surtout, l’obligation de rendre des comptes devant une autorité impartiale et crédible», souligne la responsable.
Enfin, Mohamed Taamallah, directeur exécutif de régulation des affaires chez Orange, s’est surtout attardé sur les fonds de services universels qui sont un mécanisme de financement du service universel, conçu pour inciter les opérateurs à aider les administrations à atteindre leurs objectifs.
Le responsable a insisté sur la nécessité «que ce fonds soit établi initialement par les autorités, obéissant de surcroît à une législation exhaustive, à une transparence et à un reporting trimestriel, voire annuel».
S.B.N
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