L’ambition, tel est le terme qui qualifie le plus Kais Mabrouk, iirecteur de l’IINA et propriétaire de la chaine First TV qui a eu l’amabilité de nous recevoir, afin de nous parler de la formation gratuite proposée par l’Institut international du numérique et de l’audiovisuel (IINA).
L’objectif de cette initiative est de former des techniciens polyvalents de télé, capables d’écrire, de réaliser, de former et d’habiller des capsules d’émission télé, mais surtout de renforcer leur taux d’employabilité.
Interview.
Tekiano : A quel profil type s’adresse cette formation ?
Kais Mabrouk : Cette formation s’adresse à des jeunes entre 20 et 35 ans. Jusqu’à présent, nous avons eu près de 200 demandes en lignes pour seulement 50 places ! On va devoir donc sélectionner par parcours de chaque personne et sur sa motivation. Notre priorité étant : la motivation, être sans emploi et avoir la passion du métier.
T : Quelles sont les spécificités de cette formation ?
K.M : Dès le premier jour, les élèves sélectionnés seront dans le bain dans la mesure où sera l’aspect pratique qui primera durant ces 6 mois de formation. Ils auront de temps en temps des injections d’informations théoriques. Je suis d’ailleurs surpris que pas mal de jeunes qui passent actuellement une licence ou un master dans le domaine de l’audiovisuel, ne sachent même pas budgéter une réalisation. Il s’agit pour nous des b-a-ba : chaque candidat doit savoir lire, écrire et compter!
Aujourd’hui, on a plusieurs productions : Noce dinek, 3al allah t3oud,First Mag…Tous ces jeunes seront affectés et mis en rotation tout au long de leur parcours initiatique (équipe son, équipe montage, équipe régie…).
T : Quels sont les débouchées de cette formation ?
K.M : On a déjà des débouchées en interne. Ainsi, les 10 meilleurs qui seront jugés par leurs encadreurs et par leur travail se verront proposer un CDI. De plus, les jeunes auront une certification garante d’un certain niveau d’application, à l’instar d’une expérience professionnelle. Cette expérience ne peut que renforcer leur taux d’employabilité.
T : Selon vous, quelles sont les valeurs qui doivent animer un bon techmédia ?
K.M : On a beaucoup de VTR au sein de la chaine First TV. Ces capsules, aussi petites soient-elles (parfois une minute) nécessitent généralement entre six et sept intervenants (prise de son, mixage, montage, régisseur, graphiste, cadreur…). On souhaite créer des techmédia capables de faire de capsules télé de bout en bout. C’est ce qui fait notre spécificité !
T : Combien coûte généralement une telle formation et qu’apporte-telle de plus aux candidats ?
K.M : Ces formations sont prises en charge par First TV. En estimation, ces 6 mois vont nous coûter près de 5.000 dinars par étudiant formé (matériel, locaux, déplacement…). Chaque techmédia aura un passeport qui le suivra tout au long de cette formation. Celui-ci comportera toutes les appréciations et les évaluations de ses encadreurs pratiques, les rendus et les observations des professeurs sur la partie théorique.
On essaiera de susciter le côté autodidacte des étudiants. Cette réflexion, inspirée de la formation des écoles d’ingénieurs, pousse l’étudiant à aller vers le savoir. En effet, contrairement aux métiers littéraires, les métiers technologiques sont constamment en évolution: si les techniciens ne sont pas à l’affût des nouvelles technologies et s’ils ne possèdent pas les outils et ce savoir-faire, ils ne le feront jamais. Il s’agit en outre de développer la capacité d’autoformation chez ces jeunes qui sera maître de son savoir.
Pour plus d’informations concernant les dossiers d’inscriptions, vous pouvez consulter le portail officiel de l’Institut international du numérique et de l’audiovisuel (IINA) à cette adresse.
Interview réalisée par Samy Ben Naceur