Confronté à une fuite des cerveaux, une dépréciation de la qualité de la formation, un taux d’inscription relativement faible par rapport au reste du monde, un chômage des diplômés qui va crescendo…l’enseignement supérieur en Afrique souffre de plusieurs maux, les uns plus préoccupants que les autres.
Si le domaine de l’enseignement supérieur en Afrique est en pleine transformation, les progrès enregistrés par l’Afrique dans la voie de l’enseignement se posent aujourd’hui avec acuité.
L’inadéquation entre la formation et la réalité du marché du travail, ajoutée à une compétition internationale de plus en plus rude, ont des répercussions évidentes sur la croissance socioéconomique du continent.
L’inadéquation de la formation à l’emploi avec l’employabilité
C’est dans le souci de réfléchir à ces questions cruciales que l’EBS Espima Business School, l’institut international du numérique et de l’audiovisuel (IINA), ACN Africa coooperation Network (en collaboration avec le Ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi et l’Utica) ont organisé le samedi 6 juin, au siège de l’UTICA, un workshop sur le thème: “Quelles compétences qualifiées et quels métiers d’avenir pour soutenir la croissance économique de l’Afrique”.
Lors des séances de travail, les experts et autres intervenants se sont penchés sur la question de l’adéquation de la formation à l’emploi et à l’employabilité en Afrique, les différents programmes d’appui, les programmes de coopération et échanges de compétences avec les pays africains, la présentation des métiers et compétences recherchées dans le monde de l’entreprise Africaine…
Si l’extrême diversité des situations en Afrique appelle des réponses à chaque contexte, il est évident que les mêmes problématiques se posent de la même manière dans les différents pays du continent.
Considérer le potentiel des TIC, la qualification des enseignants et de nouvelles approches pédagogiques
Aujourd’hui, les carences de l’enseignement supérieur africain sont d’ordre qualitatif: étudiants mal orientés, filières ne répondant pas aux besoins immédiats, approches d’un enseignement généralement décalé des préoccupations des économies nationales.
Pour permettre aux étudiants africains de s’adapter au monde d’aujourd’hui et soutenir la croissance économique du continent, il est aujourd’hui nécessaire de considérer le potentiel des nouvelles technologies, la qualification des enseignants, l’adaptation des approches pédagogiques et l’acquisition de nouvelles compétences.
Ce workshop a ouvert un grand débat sur la cruciale question de la formation et des métiers d’avenir pour le continent africain et à proposé des recommandations ainsi que des outils adaptés pour tenter d’atteindre un tant soit peu les objectifs escomptés.
Synthèse et principales recommandations issues du Workshop
-Développer davantage le débat sur la question de l’inadéquation entre la formation et la réalité du marché du travail dans le continent africain.
-Travailler plus sur les questions liées notamment à la fuite des cerveaux et au chômage des diplômés qui ont des répercussions évidentes sur la croissance économique et le développement du continent africain.
-Appel aux décideurs politiques, universitaires, chefs d’entreprises, professionnels du monde économique et autres acteurs de la société civile des pays africains à participer activement , sans perdre du temps, à la définition des programmes et des méthodes appliquées et ce, en vue de procéder à l’amélioration de l’employabilité de nos diplômés et à encourager les meilleures compétences d’avenir et en même temps la création d’entreprises innovantes.
-Miser davantage sur la formation professionnelle, laquelle est à même de générer de l’emploi, plutôt que de continuer la formation académique en masse qui ne fait que grossir les rangs du chômage.
-Optimiser de l’enseignement alterné entre les universités et les entreprises, en développant les créneaux de partenariat entre elles.
– Relever les défis liés à la maitrise de l’énergie. L’idéal serait de consommer moins mais en produisant plus, en vue d’assurer l’équité sociale, l’efficacité économique et la qualité environnementale.
-Aller vers l’exploitation du renouvelable qui constitue une mine inestimable d’emplois, de développement et de richesse pour la majeure partie des pays africains et notamment l’Afrique subsaharienne. Développer son exploitation dans divers pays Africains s’agissant d’une multitude de conventions de partenariat et d’échanges d’expériences potentielles, dans le domaine de la formation professionnelle et de l’emploi à travers un partenariat public/privé.
-Mettre en place des réformes et des programmes de mis à niveau de la formation professionnelle et académique dans plusieurs pays africains.
-Encourager la formation de cadres africains dans les domaines de l’ingénierie de formation et des techniques pédagogiques.
Tekiano avec communiqué
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