“Depuis leurs débuts avec Ousmane Sembène et Tahar Cheriaa, les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) ont commencé à proposer une autre image du monde et de nous” a relevé le cinéaste Férid Boughdir.
Ce grand habitué des JCC (1966) et du Fespaco (1969) à Ouagadougou a tenu à rappeler que ces deux manifestations les plus importantes en Afrique, ont ouvert la voie vers la naissance d’autres festivals dont le credo est de défendre la diversité culturelle.
Lors d’un débat-déjeuner organisé par les JCC et TV5 Monde partenaire des JCC depuis déjà une quinzaine d’années, Boughdir a, en présence de plusieurs journalistes et critiques de cinéma arabes, africains et européens, procédé à une analyse critique de la réalité de la culture dans nos sociétés.
La vision de Boughdir sur les JCC est également partagée par Zina Berrahal, responsable marketing à TV5 Monde Maghreb Orient, qui considère ce festival cinématographique comme un vrai pont entre la société et les professionnels du cinéma pour mettre en avant la diversité culturelle. Selon cette franco-algérienne, “le cinéma permet de changer le regard envers le monde et de découvrir les richesses culturelles des sociétés”.
Le débat sur la culture dans le monde des médias à la quête du scoop a été relancé par les invités qui se sont interrogés sur le rôle de la culture et des événements culturels en vue de faire ralentir la course au flux d’images en proposant un autre regard.
Devant ce flot d’informations des médias internationaux, Mehdi Lalaoui, réalisateur et délégué général du FIDEL (Festival Image de la Diversité et de l’Egalité) a surtout évoqué le rôle de la télévision, qui “s’est plutôt renfermée et a fait entraîner le public dans une logique de préjugés, stigmatisation et d’hypnose, ce qui a provoqué un certain flou entre le rêve et la réalité”.
Devant cette problématique imposée par la globalisation, entre autres, Baba Diop, président de la FACC (Fédération africaine de la Critique cinématographique), parle de l’installation d’un modèle uni qui a fait que la télévision a changé de vocation. “On ne se sert plus de la télé en tant que moyen de communication” estime ce critique de cinéma, selon qui “la bataille aujourd’hui est de donner à la culture sa véritable place».
Le plus important tel que l’a préconisé Olivier Barlet, journaliste critique cinéma à Africultures, est “de rétablir une solidarité avec l’autre, comprendre l’autre et l’accepter tout court”.
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