E-Fest l’événement dédié aux cultures numériques essaye d’intégrer toute sorte d’expression artistique qui interroge les outils technologiques. Le festival qui fête en 2016 sa première décennie et qui est initié par l’association Echos Electrik voudrait bousculer les mentalités et changer les idées préconçues collées à l’art numérique longtemps considéré comme juste un festival clubbing et dédié aux fêtards.
De la situation des arts numériques en Tunisie
Afif Riah, directeur de l’événement, a exposé lors d’une conférence autour du festival E-Fest dont il est le principal initiateur, la difficulté de considérer les arts numériques comme une activité artistiques à part entière. Il a décrit les obstacles qu’il a rencontré pour faire accepter son projet par le ministère de la culture. Il se trouve souvent face à des commissions qui ne se savent malheureusement pas comment traiter ces arts nouveaux.
Son projet dédié aux cultures numériques lancé en 2007, vise à ce que le numérique soit au service de l’expression artistique et essaye d’année en année d’aborder ses cultures d’une manière transversale qui intègre toute sorte de manifestation de l’art qui fait appel à des outils technologiques, le but étant vulgariser les arts numériques.
Cette année c’est une véritable réflexion autour de ces arts qui va se développer au sein du « E-fest Lab » à travers des rencontres professionnelles (12 octobre au CMAM) et table ronde (14 octobre au CMAM) modéré par Anas Ghrab, musicien et musicologue.
Si la rencontre professionnelle se concentrera beaucoup plus sur l’entreprenariat culturel et la réflexion autour du développement des cadres légaux et techniques qui régissent la création culturelle en Tunisie, la table ronde portera sur l’enseignement et la création numériques. L’émergence des métiers numériques, et la création d’emploi via les arts numériques sera au cœur des débats.
Hamju : Un spectacle OVNI fédérateur autour du Mézoued
Une des principales attractions du E-fest 2016 sera le spectacle Hamju (Ils sont venus en dialecte kéffois), et dont l’intitulé provient d’un livre sur le Mezoued. Un show inédit d’une durée de 1h qui va allier danse contemporaine, arts numériques, jeu son et lumière et des prestations théâtrales dans le cadre magique de l’Acropolium de Carthage à partir de 20H30.
Ce spectacle va être produit durant 3 jours du 11 au 13 octobre 2016 et fera appel à plusieurs interprètes. Afif Riahi qui a conçu le spectacle indique que la musique populaire Mezoued va être traitée comme « question Sociétale » dont l’objectif est refléter les tensions entre les gens et communautés en Tunisie et notamment le rejet de certaines communautés. Ce n’est pas la musicalité du Mezoued qui sera traitée mais plutôt sa sonorité et les sensations qu’elle évoque en plus des tensions intercommunautaires.
Hafiz Dhaou, le chorégraphe tunisien installé en France et connu notamment grâce à sa compagnie Chatha dont il tient la vedette avec Aicha M’barek a orchestré les principales assises de ce spectacle. Il décrit Hamju comme un des plus importants spectacles de cette période car ouvert sur le futur. Il fait appel à tous les artistes ou collaborateurs artistiques pour venir le découvrir et pourquoi pas l’alimenter à leurs tours.
L’art numérique hors les murs, l’oeuvre « Elementa »
Le public de l’avenue Habib Bourguiba de Tunis aura l’occasion de découvrir les 14 et 15 octobre 2016 une œuvre inédite intitulée « Elementa » qui va prendre place à l’entrée de la Médina de Tunis. Des modules géométriques sous formes de monolithes à la surface réactive au toucher seront installés autour de l’arche de Bab Bhar. Ce sont les spectateurs qui vont faire évoluer l’œuvre. Plus ils interagiront avec elle et plus elle donnera des réponses et réagira, le but étant sensibiliser le public sur les questions de l’environnement.
Une expérience spéciale au sein de l’espace urbain qui a fait appel aux habitants du coin et qui sera visible dans tout Tunis via les faisceaux lumineux à partir de 18h. Ce projet est une coproduction Echos Electrick et le collectif Composite.
Programmation Electron Libre : la musique électronique à l’honneur
La clôture du festival se fera avec concert “Electron Libre” à l’hôtel Ardjan à Gammarth qui va réunir la crèmes des Djs internationaux à l’instar du vétéran de la scène française Zadig et sera dédiée à la musique électronique tout en mettant les femmes à l’honneur en invitant des artistes comme Paula Temple, Daniela La Luz, Aurora Hala, Deena Abdelwahed et Gael Segalen.
La soirée se déroulera le 15 octobre 2016 à partir de 18h et se poursuivra jusqu’à 4h du matin avec en plus de la musique une installation mapping et une programmation art visuel et la présentation de plusieurs disciplines en relation avec la musique électronique notamment le vjing, scénographie et graphisme. Au total 16 artistes vont se produire sur scène et dix live acts seront proposés.
Vous pouvez réservez vos billets pour les différentes attractions du festival E Fest 2016 en achetant directement en ligne sur le site http://efest.xyz/
Sara Tanit
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