L’exposition Eveil d’une nation se tient actuellement au palais Qsar Es Said de Bardo. C’est le fruit de 6 mois de travail pour rendre leurs éclats à plusieurs œuvres diverses visibles à partir de dimanche 27 novembre jusqu’à 27 février 2017. Le but étant réconcilier le tunisien avec son histoire et que ce dernier se réapproprie cette partie de son passé méconnaissable.
Plus de 300 œuvres restaurées
L’exposition L’Eveil d’une nation, L’art à l’aube d’une Tunisie moderne (1837-1881) est également pensée pour commémorer le soixantième anniversaire de l’Indépendance et le cinquième anniversaire de la Révolution.
Une invitation à découvrir son patrimoine à travers une collection inédite de tableaux, manuscrits, meubles, costumes d’époque, bijoux, et objets qui témoignent de la période des réformes en Tunisie s’étalant de 1837 à 1881. C’est au cours de cette période que l’état constitutionnel Tunisien a pris forme. Ces œuvres sont proposées au public dans le cadre idyllique d’un palais plein de charme qui a accueilli la signature du traité de Bardo en 1881.
La restauration des œuvres fut le fruit de labeur de plus de 20 restaurateurs tunisiens et étrangers pour un travail colossal initié par la fondation Rambourg en concertation avec l’institut national du patrimoine tunisien et le ministère des affaires culturelles de Tunisie.
Du palais maudit au palais Bienheureux
Le palais Qsar Es Said qui n’a jamais été ouvert au public auparavant est lui-même gorgé d’histoire. Il est édifié par Ismail Sunni, garde des sceaux et beau-frère de Sadok Bey dans la première moitié du XIXème siècle pour en faire sa demeure de villégiature favorite. Ce dernier est exécuté en 1867 sous les ordres de Sadok Bey qui ne tarde pas à s’approprier son bien.
Le Palais Sunni ayant acquis la réputation de porter malheur à ceux qui y habitent, Sadok Bey, pour conjurer le sort le rebaptise « Qsar es-Saïd »: « le palais bienheureux ». Il fait agrandir et embellir le palais.
Les intérieurs du palais offrent une grande richesse ornementale. Le goût italianisant se mêle aux traditions architecturales et décoratives tunisiennes, enrichis d’influences arabo-andalouses et ottomanes. Plafonds aux stucs ciselés, marbre de Carrare, boiseries peintes, céramiques napolitaines tapissent l’escalier d’honneur, le patio et les salles d’apparat.
Le 12 mai 1881, c’est dans un des salons du premier étage, rebaptisé « salle du traité », que Sadok Bey sera contraint de signer le traité du Bardo instaurant le protectorat français sur la Tunisie.
Sa dernière exploitation remonte à 1950 lorsque Lamine Bey (1943-1957) et son ministre, le docteur Ben Salem, convertirent le palais husseinite en hôpital.
Porter un nouveau regard sur l’histoire de la Tunisie du 19ème siècle
L’Eveil d’une Nation est un événement unique qui présentera le contexte et le processus de construction de l’Etat moderne tunisien durant une période peu connue de son histoire : celle des grandes Réformes. Initiée et symbolisée par le règne d’Ahmad Bey (1837-1855), cette époque s’acheva après un cycle de désintégration du système politique tunisien à l’Instauration du Protectorat en 1881.
Elle demeure un moment décisif de grandes avancées politiques, intellectuelles et sociales pour le royaume tunisien sous l’autorité de la monarchie Husseinite souligne Ridha Moumni, historien d’art et commissaire de l’exposition.
Nous vous proposons un retour en photos sur quelques œuvres de l’exposition « L’éveil d’une nation » en attendant de vous y rendre :
Il est à rappeler que le palais, situé à quelques centaines de mètres du musée du Bardo, sera ouvert pour le public durant les prochains moins tous les jours, hormis les mardis de 10h à 18h. L’accès sera gratuit pour les moins de 18 ans, payant pour les étudiants et adultes avec des tarifs de 3 et 5 dinars. Les recettes générées par l’exposition seront intégralement reversées pour la restauration du palais.
Sara Tanit
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