Dans le cadre de la lutte contre le marché parallèle du carburant et ses conséquences néfastes sur l’économie tunisienne, le GPP (Chambre Syndicale des Sociétés de Distribution de Carburants relevant de l’UTICA dont OiLibya, Vivoenergy, Total et Staroil sont membres) et la Chambre Syndicale Nationale des Gérants et des Propriétaires des Stations-services, toutes les deux affiliées à la Fédération Nationale de la Chimie ont organisé le 6 décembre 2016, une conférence de presse relative au commerce parallèle du carburant et son impact désastreux sur l‘économie tunisienne.
La conférence a débuté avec les mots de bienvenue de Lotfi Hamrouni membre du bureau exécutif de l’UTICA et Président de la Fédération Nationale de la Chimie, Matthieu Langeron, Président de la Chambre Syndicale des Sociétés de Distribution de Carburants et Sadok Bédioui, Président de la Chambre Syndicale Nationale des Gérants et Propriétaires des Stations-service ; suivi d’un aperçu sur la crise qui a frappé le secteur suite à la montée en flèche du fléau de contrebande du carburant. En guise de conclusion, il y a eu un débat autour des résultats des deux études qualitative et quantitative commandées par le GPP.
Parmi les présents on a pu remarquer un bon nombre des directeurs généraux des Sociétés de Distribution de Carburants et certains présidents des chambres régionales des propriétaires des stations de carburant.
Hassen Zargouni du cabinet Sigma Conseil a expliqué que l’étude qualitative révèle que ce marché est perçu par les consommateurs comme étant supérieur au marché formel en termes d’offres et de prix. Un écart de 700 millimes sur le prix du litre entre le carburant légal et celui de contrebande reste la principale raison qui porte les consommateurs tunisiens à se tourner vers ce marché illégal.
Les résultats de l’étude quantitative viennent confirmer l’étude qualitative : un peu plus de 65% des personnes interrogées consomment le carburant de contrebande pour la différence de prix qui existe entre les deux marchés, même s’ils sont conscients des risques en particulier ceux qui sont liés à la qualité du carburant (possibilité de casse moteur). Environ un tiers des personnes sondées perçoivent la contrebande comme un système bénéfique pour eux mais également pour leurs régions et cautionnent ainsi ces pratiques.
Vidéo de la campagne الكنترا كنترك
Le marché parallèle constitue également des risques sur les emplois formels des stations-service existantes, beaucoup plus nombreux que les emplois créés par la contrebande. Rappelons que Sadok Bédoui a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises suite aux pertes considérables causées par la contrebande du carburant. En 2015, les gérants et propriétaires des stations-services ont enregistré une régression atteignant 45%.
Le GPP a rappelé à cet égard que le secteur de la distribution emploie plus de 10.000 personnes dans toute la République, sans dénombrer les emplois créés sur la partie transport elle aussi fortement touchée par ce fléau.
Le marché parallèle menace aussi la capacité de la Profession à investir dans de nouveaux projets de croissance et impacte ainsi son développement et ses perspectives. Les dépôts clandestins de carburants de contrebande, installés un peu partout dans le pays, présentent également un risque très élevé pour la sécurité du voisinage et des consommateurs, comme l’attestent les différents accidents mortels dus à des explosions ou accidents de la route.
C’est dans ce contexte que le GPP lance une campagne de sensibilisation « el kontra kontrek » pour illustrer auprès des consommateurs les ravages de ce fléau sur la société tunisienne.
L’application d’une politique gouvernementale efficace et engagée dans la lutte contre la corruption et la contrebande, l’atténuation des écarts de prix avec les pays frontaliers et la réforme de l’ensemble du secteur de la distribution des carburants sont des mesures nécessaires pour mettre un terme au marché parallèle.
Le GPP appelle de ses vœux une mise en œuvre rapide de ce plan d’actions afin d’éradiquer ce fléau, néfaste à l’économie du pays.
Tekiano avec communiqué