L’INSEAD, The Business School for the World, vient de publier, le 16 janvier 2017, la quatrième édition de l’Index Mondial Compétitivité et Talents (GTCI). Développé en partenariat avec The Adecco Group et le Human Capital Leadership Institute de Singapour (HCLI), le GTCI évalue chaque année la capacité des pays à attirer les talents.
Le GTCI évalue la manière dont les pays forment, attirent et retiennent les talents. Il constitue en cela un outil d’aide à la mise en place de stratégies pour stimuler la compétitivité en matière de talents. Le thème retenu pour cette quatrième édition est « Talents et technologies : dessiner le futur du travail ».
Le rapport 2017 explore les effets des évolutions technologiques sur la compétitivité des talents. Il confirme que même si le phénomène croissant de l’automatisation a un impact sur l’emploi à tous les niveaux, les technologies génèrent cependant de nouvelles opportunités.
En outre, les personnes et les entreprises devront s’adapter à un environnement professionnel où les savoir-faire technologiques, les compétences humaines, la flexibilité et la collaboration sont des conditions indispensables au succès. Les réseaux horizontaux remplacent progressivement les hiérarchies verticales en s’imposant comme la nouvelle norme de leadership. Les gouvernements et les acteurs économiques doivent travailler main dans la main pour bâtir des systèmes éducatifs et des politiques d’emploi adaptées.
La Suisse et Singapour occupent la tête du GTCI 2017, tandis que quatre pays scandinaves se trouvent dans le top 10 (Suède, Danemark, Finlande, Norvège). Le Royaume-Uni et les États-Unis se classent respectivement troisième et quatrième. LA TUNISIE occupe la 77ème place sur un échantillon de 118 pays, soit la première en Afrique du Nord.
Classement 2017 de l’Index Mondial Compétitivité et Talents (GTCI) / Top 10 des pays
Les pays les mieux classés se ressemblent sur plusieurs aspects. Ils disposent notamment d’un système éducatif qui répond aux besoins de l’économie. Ils mettent en place des politiques de l’emploi qui favorisent la flexibilité, la mobilité et l’entrepreneuriat. Ils entretiennent également un lien fort entre les acteurs de leur économie et leur gouvernement.
La Tunisie s’est classée relativement mieux dans les piliers de la fidélisation des talents et l’offre de compétences professionnelles et techniques et surtout au niveau des connaissances générales de ses ressources humaines. Cependant, elle se classe faible dans les piliers développement des compétences et attraction des talents.
Il est à noter que les Émirats Arabes Unis ont été classés 19ème, Qatar 21ème, l’Arabie Saoudite 42ème, Bahreïn 47ème, Koweït 57ème, Jordanie 58ème, Oman 59ème, Liban 62ème, alors que l’Egypte s’est classée à la 88ème position, le Maroc 96ème et l’Algérie 107ème.
A la suite du résultat de la Tunisie, Mehdi AYADI, Directeur général d’Adecco Tunisie, a déclaré: « Classée 77ème sur 118 pays, la Tunisie figure à la tête des pays de l’Afrique du Nord, ce qui lui procure une position avantageuse dans la région ». Et d’ajouter : « L’avancée technologique perturbe le monde du travail. Elle pourra supprimer des postes, mais elle ne supprimera pas le travail. La technologie stimule le progrès et crée de nouveaux emplois. La nature du travail sera touchée: haute connectivité, collaboration et co-création, mixité de la vie professionnelle, la multi-carrière sera la norme au cours de la vie professionnelle. Au-delà de l’automatisation : les nouveaux emplois requièrent de nouvelles compétences et nouvelles attitudes, la flexibilité est aujourd’hui le maître mot. Le gouvernement tunisien, les milieux d’affaires et le système éducatif doivent adopter les nouvelles façons de travailler, en vue de réformer l’enseignement, développer les alliances publiques –privées, favoriser la flexibilité du marché du travail, investir dans l’amélioration constante du personnel, encourager l’autonomie et la collaboration des employés, acquérir l’âge numérique et construire des réseaux transfrontaliers et un esprit de collaboration entre eux ».
Le GTCI classe aussi les principales villes du monde en termes d’attraction
Étant donné qu’un changement en profondeur a plus de chance d’aboutir là où sont implantés des écosystèmes solides, les villes et les régions ouvrent la voie en matière de compétitivité des talents. Elles font souvent preuve de plus d’indépendance financière et d’un meilleur taux de croissance économique que les pays dans lesquels elles sont situées. Elles sont également plus à même d’améliorer la qualité de vie de leurs habitants. Enfin, la prise de décisions y est souvent plus souple et leur stratégie de marque plus innovante. Pour en savoir plus sur les dynamiques qui permettent d’attirer les talents dans les villes, le rapport inclut cette année pour la première fois l’index mondial compétitivité et talents pour les villes « Global Cities Talent Competitiveness Index ».
Cette première édition du GCTCI place en première position Copenhague, suivie de Zurich et Helsinki, parmi 46 villes au total. Les deux villes américaines qui figurent dans le top 10 sont San Francisco et Los Angeles, respectivement en quatrième et huitième position. Sydney et Singapour, en douzième et dix-neuvième position, occupent le haut du classement pour l’Asie-Pacifique. Les performances des villes en termes de talents ont été évaluées selon de nombreux critères, mais les dix villes en tête du classement se démarquent toutes par leur qualité de vie élevée, une connectivité optimale, une exposition internationale et des opportunités de carrière bien au-dessus de la moyenne.
En analysant les pays qui figurent dans l’Index 2017, plusieurs schémas et tendances se dessinent:
_ Les technologies et l’hyper-connectivité modifient la nature du travail : conjuguées à des facteurs démographiques, économiques et sociaux, elles entraînent l’émergence d’une main d’œuvre plus indépendante et disparate. La flexibilité est le maître mot de notre époque, à mesure que nous passons d’un environnement où le travail est basé sur l’emploi traditionnel (salarié) à un monde où 30 % de la population active en Europe et aux États-Unis travaillent à leur compte.
_ Nous devons penser au-delà de l’automatisation : tout ne dépend pas que des technologies. Nous vivons une transformation profonde de la société, des entreprises, des carrières, de l’éducation et de l’emploi. Les entreprises sont plus horizontales et interconnectées : les résultats et la collaboration prennent le pas sur l’autorité et la hiérarchie ; et la multiplication des carrières au cours de la vie devient la norme.
_ Les compétences techniques, associées à des compétences sociales/de projet, caractérisent le nouveau profil de talent par excellence puisque l’innovation découle de plus en plus de la collaboration. Le monde dans lequel nous vivons est imprévisible, c’est pourquoi les nouvelles générations doivent « apprendre à apprendre » et l’accent doit être mis sur la créativité, la capacité à résoudre les problèmes et les compétences en communication. Les programmes doivent s’appuyer sur les projets et les expériences et inclure des opportunités de formation proches du monde du travail, telles que les contrats d’apprentissage. À l’ère de la multiplication des carrières, l’apprentissage tout au long de la vie est un fondamental.
_ Les politiques relatives au marché du travail et à l‘éducation représentent les enjeux clés du changement en profondeur : la coopération entre les gouvernements, les entreprises et les institutions éducatives est essentielle pour garantir une réforme rapide du système éducatif et pour élaborer des politiques d’emploi qui feront rimer efficacement flexibilité du marché du travail et protection sociale.
_ La première version du GCTCI dresse un tableau original de la manière dont les villes se font concurrence pour attirer les talents : de nombreuses petites villes figurent en haut du classement GCTCI (7 villes sur les 10 premières ont moins de 400 000 habitants) ; les villes les mieux classées allient qualité de vie, excellente connectivité, ouverture à l’international et opportunités de carrière. En outre, un nombre remarquablement élevé de villes scandinaves (3) figurent parmi les 5 premières, ayant su tirer profit de stratégies communes destinées à attirer et retenir les talents.
Pour plus d’informations sur l’indice de compétitivité global des talents et pour télécharger le rapport complet, rendez-vous sur : www.gtci2017.com.
Tekiano avec communiqué