La loi 52, la fameuse loi tunisienne qui inculpe tout tunisien soupçonné de consommer ou transporter du cannabis a encore frappé…Cette fois-ci ce sont deux jeunes bacheliers tunisiens âgés de 18 ans qui ont été victimes de cette loi dimanche 12 février 2017. La police a arrêté à Siliana les deux lycéens Mohamed Amine Hammami et Dhia Jalladine, les accusant de consommer du cannabis.
Cette affaire tombe au moment ou le projet d’amendement de la loi 52 ( loi prévoyant une peine minimale d’un an de prison pour consommation de stupéfiants) est débattu à l’Assemblée des représentants du peuple. Le nouveau texte proposé, vise à éviter l’emprisonnement des consommateurs, qui acceptent de se faire soigner.
De vives protestations se sont déclenchées au niveau du lycée des deux jeunes tunisiens défendus par leurs professeurs ainsi que plusieurs lycées à Siliana. Des élèves ont organisé un rassemblement protestataire devant le tribunal de première instance de Siliana appelant à libérer leurs amis.
Des réactions ont fusé de part et d’autres sur les réseaux sociaux appelant à changer la Loi 52 (baddel 52), et à trouver une alternative à l’emprisonnement automatique à chaque fois. L’avocat Ghazi Mrabet, un des avocats qui défendent les bacheliers de Siliana a indiqué que 60% des jeunes incarcérés à cause de la loi 52 sont âgés de 18 à 29 ans. De quoi condamner leur avenir une bonne fois pour toute…Ghazi Mrabet défend les jeunes bacheliers volontairement avec 10 autres confrères. Son intervention concernant cette affaire dans la vidéo qui suit:
Cette arrestation est considérée comme un véritable harcèlement de la part des agents de l’ordre surtout qu’elle a ciblé des jeunes de Siliana qui n’ont pas les moyens de se défendre sous couvert de poursuivre les consommateurs de la Zatla. Il est temps de changer cette loi obsolète plus que jamais ! C’est ce que proclament plusieurs membres de la société civile et des internautes mais aussi des politiciens qui se sont mobilisés sur les réseaux sociaux. Quelques unes de leurs réactions:
Baddel52, le mouvement ouvert par une vingtaine de citoyens engagés dans la dé-criminalisation de la consommation de stupéfiants, réunis de manière spontanée, a rappelé que cette décision de dé-criminalisation fut l’une des promesses électorales faites par le président Béji Caid Essebsi lors de sa campagne électorale. Deux ans et demi après et à la lumière de tous les dépassements faits sous le couvert de la loi 52, verra-t-on la concrétisation de cette promesse?
S.B.
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