Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a exprimé, samedi, son refus de l’utilisation par le ministère de l’intérieur de l’état d’urgence pour semer la crainte dans les médias.
Le SNJT a, également, demandé au ministre de l’intérieur, de suspendre la “décision arbitraire” du département d’interdire la publication du journal “Thawra News”, et d’en confier la poursuite et le jugement à des juridictions civiles dans le cadre d’un procès équitable.
Cette mesure, explique le SNJT dans un communiqué, intervient dans un contexte politique marqué par des tentatives de mainmise sur les médias publics pour les transformer en véritable canal de propagande des partis formant la coalition au pouvoir.
Il s’agit, également, selon le syndicat, de “recycler les symboles de la propagande de l’ancien régime pour contrôler la scène médiatique et les rouages de l’Etat dans une tentative de faire échouer le processus démocratique et revenir à l’époque de la dictature”.
Le syndicat des journalistes a, par ailleurs, réitéré son opposition à l’ingérence de l’exécutif et, plus particulièrement, du ministère de l’intérieur, dans le traitement des manquements professionnels, soulignant la nécessité de trancher les affaires professionnelles et déontologiques sur la base des décrets-loi 115 et 116 et dans le cadre des structures de régulation et d’autorégulation.
Le SNJT a rappelé avoir déjà condamné les manquements du journal “Thawra News” aux règles professionnelles et déontologiques à travers l’injure ou la diffamation commises envers des personnes et des institutions.
Pour rappel, le ministère de l’intérieur avait décidé le 3 avril dernier l’interdiction de la diffusion du journal “Thawra News” conformément aux dispositions du décret-loi organisant l’état d’urgence.
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