Une session de formation des journalistes a été organisée les 24 et 25 mai 2017 par l’Institut NEBRAS (Institut Tunisien de Réhabilitation des Survivants de la Torture) en partenariat avec l’Institut DIGNITY (Institut Danois de Lutte contre la Torture) sous le titre “Comment aborder la torture par les médias”.
La formation a été dirigée par un groupe d’experts de l’Institut Nebras, en présence d’une experte danoise. La formation a vu la participation de journalistes de la presse écrite, des radios et des télévisions.
Cette session de formation, étalée sur deux jours, était divisée en deux parties : une partie théorique et une partie pratique.
Durant la partie théorique, les experts et les médecins ont présenté des interventions scientifiques et techniques autour du thème de la torture à savoir le cadre légal, les conventions internationales, les séquelles psychologiques de la torture, l’éthique des pratiques médicales en rapport avec la torture. Les exposés ont porté également sur les techniques journalistiques, en spécifiant la relation entre la déontologie régulant la pratique médicale et la charte de la profession journalistique, et ce dans le cas du traitement médiatique du sujet de la torture et de la réhabilitation.
Quant à la partie pratique, celle-ci a été organisée sous forme d’ateliers durant lesquels les participants ont travaillé sur la manière avec laquelle un sujet aussi sensible que la torture devrait être traité médiatiquement
La session de formation s’est terminée par l’élaboration d’une charte éthique rédigée de manière participative par les journalistes et les experts présents durant la formation, en vue de son application dans le domaine journalistique notamment en matière de torture et de réhabilitation des survivants de la torture.
La charte met en exergue de nouvelles pratiques journalistiques cruciales et encourage les journalistes à : respecter le choix du lieu de la rencontre entre le survivant de la torture et le journaliste de manière à satisfaire d’abord les conditions de sécurité pour les deux parties et ensuite la confidentialité relative à l’identité du survivant de la torture ; accorder le temps nécessaire à la construction d’une relation de confiance entre le survivant de la torture et le journaliste ; adopter les techniques de l’écoute active et faire preuve d’empathie ; ne pas se concentrer sur les méthodes de torture ni sur les séquelles psychologiques ; préparer adéquatement et à l’avance le travail journalistique sur la torture et étudier les différents aspects psychologiques de l’interviewé ; sensibiliser l’interviewé quant à l’importance de la réhabilitation ; employer un vocabulaire adéquat ; éviter la diffusion en direct des interviews avec les survivants de la torture (employer plutôt la méthode d’interviews enregistrés) ; et veiller à respecter dans tous les cas l’autonomie et la dignité de l’interviewé ainsi que celle de sa famille.
Tekiano avec communiqué