Une équipe composée d’archéologues tunisiens et italiens a récemment découvert une ville romaine engloutie sous les eaux du golfe de Hammamet. Il s’agit d’un tiers de la ville antique de Néapolis qui aurait été submergée par la Méditerranée au 4ème siècle Après J-C suite à un tsunami géant qui a frappé l’Afrique du nord. Les vestiges romains s’étendent sur une superficie de 20 hectares.
L’équipe conjointe de l’Institut national du patrimoine tunisien (INP) et de l’Université de Sassari-Oristano en Italie a mené des prospections sous-marines qui ont mis au jour des rues, des monuments et surtout près d’une centaine de cuves servant à la production de “garum”, un condiment à base de thon et sardines dont Néapolis fut un grand producteur et dont les Romains étaient très friands. Le site englouti est dans un état remarquable avec son découpage urbain et ses monuments.
La mission avait commencé ses travaux en 2010 pour tenter de retrouver le port de Néapolis, qui fut d’abord un comptoir carthaginois évoqué par l’historien grec Thucydide avant de devenir une colonie de l’Empire romain.
Mais c’est seulement cet été en 2017 et tout près du rivage, à la faveur de conditions climatiques particulièrement favorables aux recherches sous-marines, que les archéologues ont découvert les 20 hectares de vestiges.
Un tremblement de terre, qualifié de cosmique par les témoignages de l’époque, aurait causé un tsunami qui a englouti la cité. « La mer quitta le rivage et surprit des villes et d’innombrables gens en Sicile et dans de nombreuses îles », selon Jérôme dans sa Chronique d’Eusèbe de Cesarée. Jusqu’à aujourd’hui aucune preuve de ce séisme n’a été trouvée en Afrique du Nord.
Tekiano avec AFP