Plusieurs études pour la préservation des ressources naturelles et la biodiversité de la pollution et des dégâts causés par les sacs plastique en Tunisie et la réduction de leur prolifération ont été élaborées par le département de l’environnement tunisien. C’est ce qui assure le directeur général de l’environnement et de la qualité de la vie, au ministère des affaires locales et de l’environnement, Mohamed Sghaier Ben Jeddou dans un entretien avec l’Agence TAP.
Les sacs plastique virevoltent partout dans le paysage urbain, polluant et enlaidissant les rues, les forêts, les oueds, les espaces verts, la mer …Ils sont jetés anarchiquement par des citoyens qui n’ont pas conscience de leur impact sur l’environnement.
Vu le danger de cette matière fabriquée à partir des dérivés du pétrole et de certains produits chimiques, le ministère de l’environnement a élaboré un projet de décret réglementaire pour “interdire la fabrication, l’importation et la distribution des sacs en plastique non biodégradables “, qui est actuellement soumis aux services de la présidence du gouvernement, a-t-il dit, ajoutant que ce projet a été élaboré en collaboration avec toutes les parties concernées et en particulier les industriels.
Ce décret une fois adopté devrait entrer vigueur après 9 mois de sa publication dans le JORT pour permettre à toutes les parties de préparer des emballages écologiques et recyclables.
Il s’agit des sacs en plastique contenant dans leurs compositions chimiques une forte concentration de métaux lourds. Des initiatives ont été lancées, depuis le mois de mars 2017, en attendant la publication du décret, par certaines grandes surfaces pour remplacer les sacs nuisibles pour l’environnement par d’autres préservant la nature. Ces premières expériences ont donné des résultats positifs et ont permis la réduction de l’utilisation des sacs à usage unique, dont le nombre a atteint un milliard/an sur le marché local, dont 315 millions sont utilisés dans les grandes surfaces, soit le tiers de la quantité totale.
Il a fait savoir dans ce cadre que le nombre de ces sacs a reculé de 95%, ajoutant que seulement 2 millions de sacs ont été utilisés dans l’une des grandes surfaces, au cours de la période allant du mois de mars au d’Aout 2017, contre 40 millions, lors de la même période de 2016.
Il a fait remarquer que le sac en plastique, produit dans une seconde, est utilisé pendant 40 minutes, tandis que sa décomposition s’étend sur 400 ans. Les sacs à usage unique ont été remplacés par des sacs plus épais de 40 microns, par des sacs plastiques biodégradables et de grands sacs commercialisés dans les grandes surfaces et peuvent êtres remplacés, gratuitement.
Ben Jeddou a précisé que le ministère est en train d’examiner avec les services du ministère des finances, la possibilité d’annuler la Taxe pour la Protection de l’Environnement (TPE) appliquée sur les matières premières, afin d’inciter à la production des sacs biodégradable. L’initiative lancée par les grandes surfaces (retrait des sacs à usage unique) a favorisé le changement du comportement des citoyens qui utilisent désormais des couffins, des sacs en tissu et des sacs biodégradables, pour leurs courses. Il a souligné que ces comportements peuvent permettre la réduction de 300 millions/an des sacs en plastique qui nuisent à l’environnement.
Ben Jeddou a fait savoir que le succès de l’expérience entamée dans les grandes surfaces a permis d’attirer un nouveau secteur, celui pharmaceutique, qui a demandé l’adhésion à cette initiative, en remplaçant les sachets plastiques par des sacs cartonnés gratuits.
2300 pharmacies, réparties sur tout le territoire du pays commenceront, ainsi, à appliquer cette initiative, à partir du 1er mars 2018.
Ben Jeddou a appelé les différentes corporations à adhérer aux efforts déployés par le ministère de l’Environnement pour minimiser le recours aux sachets plastiques à usage unique.
Dans ce cadre, il a cité l’exemple de la filière de boulangerie qui bénéficie de l’appui du ministère, dans sa démarche vers la renonciation aux sachets en plastique.
A travers ces actions, le département de l’Environnement entend influencer le comportement du citoyen, en l’habituant à renoncer à l’usage de sacs plastiques, au profit des sacs biodégradables.
Selon une étude réalisée par une agence environnementale américaine, la fabrication d’un sac en plastique se fait à partir d’une quantité du pétrole, équivalente à celle permettant de faire rouler une voiture sur une distance de 11 mètres. Les sacs en plastique sont à l’origine de la mort de 200 espèces marines, dont les dauphins, les baleines, les tortues… ainsi que de plusieurs types d’oiseaux.
Pour ce qui est des répercussions négatives sur la santé humaine, il est à noter que la consommation des produits emballés dans des boites ou sacs en plastique peut provoquer l’atteinte du cancer des poumons, du foie ou du sang.
Par ailleurs, le fait de jeter ces sacs dans la nature engendre la pollution des eaux d’irrigation et des eaux potables, ainsi que la réduction progressive des superficies des terres cultivables.
D’après la TAP