Nous évoquions dans un article précédent, le limogeage d’Adel Bouhoula, directeur général du Centre National d’Informatique (CNI) dans des conditions plus que contestables de la part du ministère des TIC. Le responsable revient cette fois sur les faits avec encore plus de détails.
Protocole de passation bafoué, non-respect, outrepassement des droits,…Bref, une affaire qui résume à elle seule, la situation désuète des instances gouvernementales :
«J’aurai aimé ne plus parler publiquement des événements récents au CNI mais ce qui vient de se passer ces derniers jours me sidère à tel point, que je ne peux faire autrement que de revenir à la charge.
Après plusieurs années de carrière administrative et scientifique au niveau national et international qui m’a permis de côtoyer des personnes de tout bord, j’aurais juré tout voir mais il n’en est rien. Je me permets alors de vous exposer les faits : Le 16 mai, j’ai reçu une lettre officielle du Ministère qui me demande de convoquer une réunion du conseil d’entreprise pour la passation avec le nouveau directeur général du CNI.
J’ai procédé alors en date du 17 mai, à l’envoi des lettres d’invitation à tous les membres du conseil pour la tenue d’une réunion au CNI selon les délais réglementaires et qui sont en concordance avec les délais appliqués dans les passations précédentes.
J’ai eu un malaise tôt le matin du 18 mai et j’ai dû procéder à plusieurs examens cliniques. Aussitôt, j’ai envoyé un certificat médical au Ministère pour justifier mon absence du CNI.
Quelle fut alors ma surprise d’apprendre que le ministre de tutelle a convoqué lui-même le conseil d’entreprise chez lui au ministère pendant la matinée du 18 mai sans ma présence et a procédé de lui même à la passation sans la présence d’aucun des responsables du CNI. Comme s’il considérait le CNI comme une direction annexe au ministère et non pas un établissement national bénéficiant de l’indépendance financière et administrative.
J’ai été conseillé de contester la légalité de cette passation auprès du tribunal administratif mais à quoi bon ? Je souhaite tourner la page, je considère l’affaire comme close.
Par ailleurs, Je préfère porter l’affaire à l’attention du public afin de faire bouger les lignes contre les abus de pouvoir dans notre pays. En espérant que les prochains responsables n’auront pas à subir ce genre de pressions et de traitement et que cette expérience servira à l’instauration d’une charte de conduite éthique et d’un contrat d’objectifs préétablis (et spécifique à chaque nomination) permettant d’assumer des postes de responsabilités dans les meilleures conditions».
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Adel Bouhoula