Des traitements non vérifiés sur le plan médical, tels que le curcuma, le jus de citron ou encore l’eau alcaline présentés comme des solutions pour guérir du cancer se multiplient en ce moment, sur Facebook et Youtube. Cette situation pose problème, surtout quand des internautes convaincus finissent par rejeter les traitements médicaux en faveur des remèdes alternatifs au détriment de leur santé, et parfois de leurs finances.
Traiter le cancer avec des injections de bicarbonate de soude !
Suite à une enquête du Wall Street Journal sur la prolifération des «faux médicaments pour le traitement du cancer », Facebook a annoncé mardi, qu’il avait commencé à lutter contre la propagation de ces annonces durant le mois de juin.
« Afin d’aider les gens à obtenir des informations sanitaires précises et le soutien dont ils ont besoin, il est impératif de minimiser les contenus sensationnels ou trompeurs », peut-on lire sur le blog officiel du réseau social.
Ces “remèdes” proposés par des charlatans en quête d’argent facile ou des médias avides d’audience peuvent aller de l’inoffensif au potentiellement mortel. En effet, de nombreuses pages de naturopathie présentent les avantages de certains aliments pour prévenir le cancer. D’autres, par contre, affirment que l’on peut réellement traiter le cancer avec des injections de bicarbonate de soude ! Certains vendent même des traitements spécifiques, qui ont déjà endetté des patients atteints du cancer en les poussant à se détourner de traitements médicaux comme la chimiothérapie…
Facebook s’attaque à ce contenu en limitant sa portée, au lieu de l’interdire ou de le supprimer. Pour ce faire, le réseau social recherche les expressions courantes associées à ces publications mensongères. Il élabore par la suite, une “mise à jour du classement” pour empêcher la distribution de ces publications dans le fil d’actualité des utilisateurs.
Des informations erronées qui se mélangent aux vrais traitements
De son côté, YouTube a apporté certains changements en réponse à l’enquête du Journal. Un porte-parole du média social spécialisé dans l’hébergement de vidéos en ligne a déclaré au Wall Street que la plateforme avait d’ores et déjà commencé à supprimer la publicité sur “de faux canaux de traitement du cancer”.
Selon l’enquête du journal américain, des publicités pour des sociétés pharmaceutiques légitimes sont apparues sur des chaînes qui vantaient, par exemple, des moyens de traiter le cancer par le régime. Mais le problème demeure diffus puisque, selon le Wall Street, l’un des problèmes les plus récurrents, concernerait des informations erronées sur la santé apparaissant souvent à côté de pages de contenus ou d’annonces contenant des informations légitimes sur la santé.
La distinction entre les sources d’information légitimes et indignes de confiance a longtemps constitué un problème sur les plateformes sociales, où la désinformation est répandue et où tout semble homogénéisé.
Les informations fictives se répandent aussi souvent au sein de groupes, dont Facebook a encouragé l’adoption. La limitation de la distribution dans le fil d’actualité empêchera la chose de devenir virale, mais les effets seront limités.
Il est également difficile de savoir exactement ce qui compte comme information trompeuse sur la santé. Les injections de bicarbonate de soude pour le traitement du cancer sont évidemment frauduleuses, mais cela ne signifie pas pour autant que le bicarbonate en lui-même, ne possède pas plusieurs avantages pour la santé.
Des groupes Facebook contribuent à l’augmentation des épidémies de rougeole ?
La recherche de «traitements contre le cancer» sur Instagram révèle principalement des images et des vidéos de personnes documentant leurs combats contre le cancer, avec la chimiothérapie. Mais il existe de nombreux hashtags liés à des “traitements alternatifs contre le cancer” qui colportent les théories du complot et les remèdes naturels – et les récents changements apportés à l’algorithme n’auraient aucune incidence sur l’existence de ces publications sur aucune plate-forme.
Facebook a déclaré dans ce sens qu’il travaillait à mettre fin à la diffusion de contenu de qualité médiocre et à la désinformation sur Instagram, notamment par rapport aux portions de la plate-forme contenant un hashtag.
Les traitements “de santé” scientifiquement sains ne sont qu’une partie de l’imbroglio lié à la désinformation que Facebook, YouTube et d’autres réseaux sociaux tentent de résoudre.
Des enquêtes récentes ont révélé comment les théories du complot sur les vaccins (en particulier dans les groupes Facebook, NDLR) pourraient ainsi contribuer à une diminution du nombre de vaccinations et à une augmentation des épidémies de rougeole. Ces sociétés s’attaquent également aux campagnes de désinformation politique, à la diffusion de fausses nouvelles, aux photos et vidéos trompeuses mensongères, etc.
Alors un conseil : ne partagez plus de posts de remèdes miracles, surtout s’ils s’estiment capables de guérir des maladies comme le cancer, sans aucun fondement médical ou scientifique. Vous pourrez ainsi contribuer à sauver des vies…
S.B.N