Ridha Dhib est un franco-tunisien qui a quitté Paris direction Sousse, pour une performance exceptionnelle qui nécessite presque 4 mois de marche et qui a débuté le 02 mai 2019 pour prendre fin normalement le 13 août dans sa ville natale à Sousse.
Marcheur performeur et plasticien, Ridha a décidé à travers cette expérience d’établir un trait d’union entre la France et la Tunisie. «Hor-I-zons », c’est l’intitulé de son projet , une performance marchée de ce franco tunisien qui archive son itinéraire d’une manière inédite.
Muni de son smartphone, l’artiste « déplie » sa ligne d’« Hor-I-zons » sur 107 étapes. À chaque étape et à l’aide d’une application boussole en réalité augmentée pointant vers la ville de Sousse, il prend une photo de l’horizon ciblé.
Il envoie aussitôt l’image à l’Institut français de Tunisie sous forme de carte postale, et cela grâce à une autre application qui prendra en charge quotidiennement l’impression et la distribution des cartes. Elles seront exposées au fur et à mesure des envois. C’est cette série d’images qui finira par former sa ligne d’« Hor-I-zons ».
Le projet « Hor-I-zons » s’articule autour d’une problématique principale: que peut la ligne? Autrement dit, quelles sont les potentialités plastiques d’une trace ouverte et abstraite ?
« Pour ce faire, je l’expérimente dans son rapport au plan, au geste et au mouvement. J’explore ses résonances avec l’air et la lumière, et je sonde ses potentialités à plier, à lier et à générer des textures variées… j’interroge les promesses expressives d’une ligne entre fil et trace. Et comme du tracé au marché il n’y a qu’un pas, je me suis tout naturellement faufilé dans une ligne de fuite… Ce faisant, j’ai perdu mon épaisseur, je dois donc me mouvoir pour faire territoire. À partir de ce devenir, une réflexion sur la dimension mutante de la ligne s’est imposée – plus précisément, sur la transmutation numérique de la ligne et son rapport au corps.
Avec ce corollaire : comment faire émerger une hybridité rythmée ? Comment « s’atelier » en marchant ? Dans cette perspective, je me suis équipé d’un smartphone – outil entre autres de captures, de traçage et d’archivage… – et je marche. Je suis tracé, donc je trace ». Explique Ridha.
Né à Sousse en 1966, Ridha Dhib est diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Toulon. Il vit à Paris depuis 1991. La peinture fut longtemps son médium de prédilection mais depuis une quinzaine d’années il travaille sur une recherche plastique dont la problématique principale est de « libérer » la ligne du plan. Dans un premier temps, il s’est approprié un pistolet à colle en l’utilisant à contre-emploi : avec cet outil, il ne s’agissait plus de coller les matériaux, mais plutôt de décoller et libérer la matière.
Ridha arrivera à Tunis le 08 août et continuera à marcher pour une escale au centre culturel international de Hammamet le 10 Août et il poursuit le lendemain jusqu’à Sousse sa ville natale, où il clôturera la dernière étape de la marche le 13 Août avec une exposition à la galerie El Birou.
La performance continuera avec une exposition à l’IFT dès le 9 septembre 2019. Ce projet est conçu en partenariat avec l’Institut français de Tunisie et soutenu par des organismes et institutions françaises.
Vous pouvez suivre Ridha Dhib et l’encourager en direct via le lien runtastic.com ou directement sur sa page Facebook Ridha Dhib.
S.B. avec communiqué