Ena zeda (moi aussi en dialecte tunisien) est le hashtag lancé sur les réseaux sociaux par des tunisiennes pour dénoncer le harcèlement sexuel. Le hashtag #EnaZeda est apparu à la suite de l’affaire du député tunisien qui s’est masturbé devant une lycéenne dans sa voiture.Cette dernière n’a pas hésité à le dénoncer en publiant des photos sur Facebook.
Cet homme n’est autre que Zouheir Makhlouf, le député du parti Qalb Tounès récemment élu quelques jours auparavant. Il se défend d’être diabétique et avoir dû uriner dans une bouteille.. Le 14 octobre, il est convoqué par la justice pour harcèlement sexuel et outrage public à la pudeur…
Les langues se sont déliées depuis en premier lieu sur Twitter pour dénoncer le harcèlement sexuel vécu dans la rue, dans les moyens de transports et chez soi… Des agissements qui n’épargnent presque aucune tunisienne quelque soit son niveau social et son âge. Ena Zeda s’est transformée en une campagne qui invite les femmes à relater leurs expériences à travers des témoignages publiés sur Facebook et les autres réseaux sociaux.
Selon ses initiatrices, cette campagne a pour but de donner la parole aux femmes ayant subi un harcèlement sexuel, de leur permettre de partager librement cette expérience sur la toile et de décrire l’atrocité de cette agression et son impact psychologique sur les victimes.
Le taux des femmes victimes d’un harcèlement sexuel a atteint 43,8% en Tunisie. 90% des femmes ont subi ces violences dans les moyens de transport, 78,1% dans les endroits publics et 75,4%en milieu professionnel.
Hashtag ” Ena Zeda” est la version tunisienne de la campagne internationale “Mee Too” lancée en octobre 2017 après la publication au The New York Times d’un article détaillant des accusations pour faits de harcèlement sexuel à l’encontre de Harvey Weinstein, patron de studio, producteur et distributeur de films hollywoodiens.
I.D.
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