Le Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (Credif) estime nécessaire de promulguer une loi qui sanctionne et criminalise la violence numérique à l’égard des femmes et des filles en Tunisie, d’une façon particulière.
C’était lors d’un séminaire, organisé jeudi 26 novembre 2020, pour la présentation des résultats de la campagne de sensibilisation organisée par le Centre sur le thème “La violence numérique est un crime, même ici, il sera poursuivi” durant la période comprise entre le 19 octobre et le 2 novembre 2020.
La ministre de la Femme, de la Famille et des Seniors, Imen Zahouani Houimel, a souligné, à cette occasion, “le cadre législatif limité relatif à la lutte contre la violence numérique à l’égard des femmes”, estimant que “l’article 86 du Code des télécommunications n’est pas suffisant pour faire face à toutes les formes de violence”. Elle a appelé à ce propos à mener un travail qui vise les mentalités et destiné à sensibiliser les jeunes générations au danger de ce type de violence.
Pour sa part, la directrice du bureau du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) en Tunisie, Rim Fayala, a indiqué que le travail de lutte contre la violence à l’égard des femmes doit se poursuivre tout au long de l’année. Elle fait état de l’importance de la conjugaison des efforts des différentes parties intervenantes, y compris le gouvernement et la société civile, afin d’encadrer les femmes battues. Elle a rappelé que le niveau de violence à l’égard des femmes en Tunisie, a doublé 9 fois au cours de la première période du confinement général.
Au cours de sa campagne de sensibilisation régulière, “La violence numérique est un crime, même ici il sera poursuivi”, le Credif a surveillé 7 698 interactions des utilisateurs sur le réseau social “Facebook”, ajoute la source, précisant que la plupart des participants à cette campagne étaient des femmes âgées entre 18 et 34 ans. Il en ressort que 4 femmes sur 5 ont été exposées à la violence numérique sur cette plateforme, la majorité n’avaient pas eu recours à la justice et n’avaient pas signalé les violences à leur encontre.
A travers cette campagne, le Credif a tenté de consolider l’idée selon laquelle, l’espace numérique fait partie de l’espace public, s’employant à démontrer l’impact de la violence numérique sur le psychisme des femmes dans la vie quotidienne et incitant les victimes à le signaler.
A noter que la campagne de sensibilisation lancée par le Credif, a été menée en partenariat avec le ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des Séniors, le FNUAP pour la population en Tunisie et le programme “Moussaouet” financé par l’Union européenne.
Tekiano avec TAP
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