Plusieurs instituts supérieurs et universités Tunisiennes publiques et privés ont déjà lancé des mastères dédiés à l’Intelligence artificielle (IA) et à la Data science, conscients qu’ils représentent, désormais, une nouvelle infrastructure scientifique de recherche et d’apprentissage que les établissements universités de Tunisie gagneraient à maîtriser et contrôler.
L’Université Centrale a récemment lancé un mastère “Ingénierie de l’intelligence artificielle” dans l’objectif de former des experts en IA. Il vise également à répondre aux besoins grandissants en concepteurs et en développeurs, dans les domaines de la robotique, de l’interconnexion des objets et du traitement des données massives.
A travers ce mastère, l’université entend répondre aux besoins du marché du travail et à cette révolution de l’IA qui redessinera, désormais, la science, l’innovation, l’éducation, et la société elle-même.
“Après la vague du BIG DATA, se lève celle de ‘Intelligence artificielle. L’intelligence artificielle va certes détruire des emplois, mais elle va aussi créer des nouveaux métiers très qualifiés, car avant de remplacer l’homme, les machines doivent être conçues et programmées. D’où le besoin de développer une nouvelle filière, celle de l’Ingénierie de l’intelligence artificielle”, écrit l’Université sur son site web.
L’Institut Supérieur des Technologies de l’Information et de la Communication, établissement universitaire public appartenant à l’Université de Carthage a lancé un autre mastère de recherche en IA. Il propose trois spécialités: Les systèmes Autonomes Intelligents Communicants, la Data Science and Smart Services (D3S) et les
Systèmes de Communication Mobiles et Embarqués.
La Dauphine Tunis, premier campus de l’Université Paris-Dauphine à l’international, a aussi lancé le Master de Mathématiques et Informatique également appelé Big-Data (IASD). Son objectif est d’offrir une solide connaissance en Mathématiques appliquées ainsi qu’en Intelligence Artificielle afin de couvrir l’ensemble des problématiques de traitement et d’analyse des données massives que l’on peut rencontrer en entreprise.
Cette formation donne aussi aux étudiants une polyvalence et des bases solides dans les domaines des TIC et aussi dans le domaine relevant des de la robotique, de l’automatique, de l’informatique industrielle, des réseaux de télécommunication, des systèmes embarqués et mobiles, des sciences cognitives, des technologies Web, de l’intelligence artificielle et du traitement de l’information.
La Tunisie a été classée à la 54e position mondiale et dans le Top 5 des pays d’Afrique dans le cadre de l’indice 2019 de préparation des Etats à l’intelligence artificielle dans le monde, compilé par Oxford Insights et le Centre de recherches pour le développement international (Crdi).
Les gouvernements africains du Top 5 sont le Kenya, la Tunisie, l’île Maurice, l’Afrique du Sud et le Ghana. Ces pays affichent, selon cet indice, des développements bien documentés dans leurs secteurs technologiques.
De nombreuses start-up tunisiennes ont décollé dans les domaines de l’IA, du e-learning et d’autres domaines innovants durant la crise sanitaire causée par la pandémie du Coronavirus.
Une de ces jeunes entreprises, la start-up tunisienne “InstaDeep”, classée parmi le top 100 mondial des meilleures entreprises en Intelligence artificielle, s’est alliée au géant BioNTech, qui a récemment conçu un vaccin efficace contre la Covid-19, pour la formation d’un laboratoire d’innovation en intelligence artificielle. Son objectif est de développer de nouvelles technologies dont celles d’immunothérapie et de former des laboratoires communs d’innovation en intelligence artificielle qui seront installés à Londres (Royaume-Uni) et en Allemagne.
Selon une enquête du ministère de l’Industrie et des PME, sur ” la perception de l’IA dans le secteur public ” juillet 2020, auprès d’un échantillon de 1000 cadres de la fonction publique, il existe, en Tunisie, quatre secteurs prioritaires aptes à intégrer la technologie de l’IA, à savoir l’e-gouvernement, la santé, le transport et l’énergie.
D’après cette enquête, environ 96% des cadres de l’Etat estiment que la mise en place de projets d’intelligence artificielle (IA) permettra “de réduire les délais dans les services publics quel que soit le genre”.
L’IA peut contribuer à améliorer aussi le processus d’aide à la décision selon 86% de la population interrogée et 80% des personnes enquêtées considèrent que l’IA contribuerait à réduire la corruption dans les services publics.
Tekiano avec TAP