La première femme imame en France Kahina Bahloul participe à un débat en Tunisie

La première femme imame en France Kahina Bahloul est en visite en Tunisie pour participer à une rencontre débat en compagnie de Yadh Ben Achour et Hamadi Redissi autour de la thématique Islam et libertés. Cette rencontre se déroule le 7 juin à l’IFT avec la complicité de la librairie AL KITAB et est modérée par Kmar Bendana, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de la Manouba et chercheuse associée à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC).

Kahina Bahloul est née en 1979 d’un père kabyle issu d’une famille de marabouts et d’une mère Française d’origines juive et catholique, elle a grandi en Algérie où elle a vécu au plus près la montée de l’intégrisme. Spécialiste de la mystique musulmane et plus particulièrement de l’œuvre d’Ibn ‘Arabi, le grand mystique andalou.

Dans son ouvrage Mon islam, ma liberté paru en mars 2021 chez Albin Michel, elle revendique sur la base de sources classiques, la légitimité pour une femme d’être imame, de diriger les prières et d’enseigner. Elle fonde en 2019 la mosquée Fatima, d’inspiration soufie, ouverte aux femmes voilées ou non, mais aussi aux non-musulmans. Kahina Bahloul est aujourd’hui présente sur tous les fronts pour évoquer la possibilité d’un islam moderne et libéral.
Yadh Ben Achour, né en 1945, est juriste et universitaire Tunisien, spécialiste des théories politiques islamiques et de droit public.
Dans son dernier ouvrage L’islam et la démocratie. Une révolution intérieure paru en mars 2021 chez Gallimard, il envisage le « défi démocratique » qu’ont aujourd’hui à relever les sociétés musulmanes. Un défi d’autant plus crucial à ses yeux qu’il est un fervent défenseur de l’universalité démocratique. Il se montre très critique à l’égard des faux-
semblants de la prétendue « démocratie islamique » et en appelle contre elle à la longue tradition de l’islam libéral, dont il fait remonter les racines aux penseurs classiques de l’islam, Averroès en tête. Une révolution intérieure est en cours, par laquelle s’opère une lente appropriation des valeurs démocratiques au sein du peuple des croyants.

Hamadi Redissi, né en 1952, est universitaire, islamologue et politologue Tunisien.
Son dernier ouvrage L’invention des modernités en islam est paru en 2020 aux éditions Cérès.
L’islam découvre la modernité occidentale au XIXe siècle et veut être pleinement de son temps, c’est-à-dire moderne. Mais une civilisation puissante, forte d’une tradition qui avait durant des siècles tout pré-formé, du quotidien des gens à la vie de l’esprit, ne peut céder sans négocier. Aussi, prend-elle le soin de dissocier la modernité de sa matrice occidentale. C’est la condition pour que l’insertion dans la modernité ne soit pas perçue comme un renoncement.

 

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