Le crabe bleu est un prédateur marin surnommé “Daech” par les pêcheurs tunisiens, à cause des dommages considérable qu’il cause à leurs filets, au point de lui attribuer l’acronyme du groupe Etat islamique. Le crabe marin et devenu désormais une source de revenus pour les marins, réputé pour sa chaire délicieuse, il est aujourd’hui exporté partout dans le monde.
En effet, les pêcheurs tunisiens ont réussi, avec l’appui de la FAO, à transformer cette espèce envahissante, le crabe bleu, en denrée d’exportation. Les exportations tunisiennes de crabe bleu ont ainsi, fortement augmenté au mois de mai 2021 pour atteindre 2 090,9 tonnes, soit 7,2 millions d’USD (environ 19,6 millions de dinars tunisiens), contre 796,1 tonnes, soit 3,1 millions d’USD (8,6 millions de dinars) à la même période en 2020, selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture.
L’évolution de ces exportations est due aux efforts déployés par les autorités tunisiennes avec l’appui de la FAO, pour former les pêcheurs dans le cadre du projet de “Renforcement de la gouvernance et du développement du secteur de la pêche en Tunisie” et mettre en place, dans une seconde étape, une chaîne de valeur complète pour ce marché de niche.
Selon la FAO, la première usine de transformation et de commercialisation du crabe bleu à destination du marché asiatique, construite par l’Etat sur les îles Kerkennah en 2019, est à l’origine d’un mini boom économique qui a permis de créer localement, une cinquantaine d’emplois.
Le secteur privé qui investissait, au départ, simplement dans l’emballage et la congélation de produits bruts; s’intéresse désormais aux produits préparés à destination de l’Asie, de l’Italie, de l’Espagne et du continent américain, a encore souligné l’organisation.
Certaines usines de Zarzis envisagent même d’ajouter du crabe cuisiné à leur catalogue, afin de conquérir d’autres marchés et même en Tunisie. Bien que ne faisant pas partie de la cuisine traditionnelle, le crabe commence à être commercialisé et à faire ainsi son apparition sur les étals et dans les restaurants locaux.
L’organisation FAO a indiqué que le crabe bleu se classe au cinquième rang des crabes le plus recherchés sur le marché mondial. Il est particulièrement apprécié en Asie, aux Etats Unis et en Australie, où de nombreux restaurants l’affichent à leur carte.
Le crabe bleu est une espèce envahissante arrivée en Méditerranée par le canal de Suez. Il mettait en péril les techniques utilisées par les petits pêcheurs le long des côtes tunisiennes, en endommageant les filets et pièges utilisés dans la pêche à la charfiya (méthode ancestrale utilisant un engin de pêche fixe qui barre la route des poissons pour les piéger dans des nasses).
Avec sa carapace et ses pinces acérées, le crabe bleu ravage les nasses et se nourrit des autres espèces prises dans les pièges.
Le crabe bleu a été observé pour la première fois au large des côtes tunisiennes en 1993. En 2014, il a commencé à proliférer massivement, au grand préjudice des petits pêcheurs côtiers, notamment dans le golfe de Gabès, dans le sud-est de la Tunisie, où, pendant la haute saison, il représentait plus de 70% des prises.
Tekiano avec TAP
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