Faraj Suleiman et Noor & Selim Arjoun ont assuré une agréable soirée dans le cadre du festival Carthage 2022. Le pianiste, compositeur et chanteur palestinien installé en Allemagne et le duo frère et soeur Noor Arjoun et Selim Arjoun ont apporté une fraicheur remarquable à l’amphithéâtre de Carthage. Une scène que ces artistes découvrent pour la première fois, de quoi ravire les milliers de festivaliers envoutés, venus en grand nombre pour les écouter et chanter avec eux.
Noor & Selim Arjoun, un duo explosif à l’énergie débordante
Noor Arjour & Selim Arjoun, soeur et frère dans la vie, complices sur scène, est un duo d’artistes talentueux a réussi le pari d’embarquer jeunes et moins jeunes dans un univers propre à eux. Un savoureux mélange de musique pop, blues, un peu de jazz mélangé à la sauce orientale qui accompagne des paroles en dialecte tunisien.
Des chansons propres à eux, écrites tantôt par Noor tantôt par leur maman ou des amis et des mélodies dessinées et arrangées au piano par Selim et parfois composées par Noor, ce qui nous plonge un véritable projet artistique familial dont le fil conducteur est la sincérité , l’amour, la quête de soi et beaucoup de passion contagieuse.
Accompagnés de Youssef Soltana à la batterie et Marwane Soltana à la bass, Noor et Selim ont joué durant la première partie de la soirée les titres qui les ont fait connaitre auprès du public à l’instar de ‘Lik snin’, ‘Houyem’, mais aussi ‘Atyef’ le générique du film “Streams” de Mehdi Hmili. Un morceau spécialement composé pour Carthage a été présenté en plus d’un nouveau titre qui sera le générique d’une série prévue sur une plateforme OVD informe Noor.
Le clap de fin a été donné avec le célèbre single ‘Trab’, générique du feuilleton tunisien engagé ‘Harga 2’. Noor & Selim ont invité une chorale émanant des clubs Tunisia 88 a les rejoindre sur scène, et tout le monde a chanté ensemble une des plus belles mélodies tunisiennes, parmi celles composées au cours de ses dernières années, évoquant l’amour du pays.
Trab est un morceau incontournable, chantant le pays, l’attachement, l’abandon et l’exil. L’amour d’une terre souvent maltraitée, la nostalgie de ce que la mère patrie pourrait apporter, l’espoir d’un retour. Ci dessous un extrait chanté à Carthage:
Faraj Suleiman, un des nouveaux îcones du jazz oriental
La deuxième partie de soirée a été assurée par un musicien incontournable de la nouvelle vague du jazz oriental. Pour ceux qui ne connaissent pas Faraj Suleiman, le pianiste palestinien, s’est fait connaitre lors de son passage au festival de jazz de Montreux en 2018, depuis il arpente les plus grandes scènes du monde. Il a composé la musique du film multiprimé “200 meters” de Ameen Nayfeh.
Sa musique oscille entre les mondes orientale et occidentale. Entre des sonorités classiques et des plus innovantes. Faraj Suleiman a présenté à Carthage son dernier album ‘Better than Berlin’ (mieux que Berlin) avec des chansons qu’il a composé et écrit avec l’auteur Majd Kayyal.
Des chansons nostalgiques évoquant la ville palestinienne de Haifa, lieu de naissance de musicien. L’exilée chante son amour pour une ville qui lui manque parfois avec douleur parfois avec beaucoup d’humour. L’artiste immigré chante sa frustration, la lourdeur de son exil et beaucoup d’amour contagieux qui se sent dans l’emprise que ses chansons ont sur ses admirateurs.
‘Better than Berlin’, ‘love is you’, ‘Charaâ Yafa’, ‘Mariage disposal’… des titres poétiques, dont le personnage central demeure ‘Haifa’ qui serait ‘mieux que Berlin’, un point de vue personnel invitant le récepteur à s’immerger au coeur d’une ville qu’il ne connait même pas.. Le public a chanté en coeur “Questions on My Mind” (des interrogations dans ma tête) à deux reprises, un titre évoquant des questionnements universels dépassant les frontières d’un pays pour toucher tous les nostalgiques.
De Tunis à Palestine en passant par Berlin, rêve d’évasion, envie d’envol, nostalgie d’un pays chantés avec passion par des ambassadeurs d’une génération qui se cherche encore et encore.. à Carthage.
Sara Tanit
Festival Carthage 2022: Un programme riche avec 33 spectacles dont 25 arabes
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