Les programmeurs et développeurs particulièrement les développeurs de jeux vidéo méritent plus de reconnaissance ! Une célèbre citation de de Gabe NEWELL, président de la compagnie de jeux vidéo américaine Valve confirme cette opinion. « The programmers of tomorrow are the wizards of the future. You’re going to look like you have magic powers compared to everybody else. ». Les programmeurs de demain sont les sorciers du future, vous allez avoir l’air comme ayant un pouvoir magique en comparaison avec les autres, a-t-il confirmé.
L’homme d’affaire pèse bien ses mots, il a parlé des programmeurs, et non des game designers, des digital artistes ou des marketers et autres CEO et éditeurs. C’est bel et bien les programmeurs ! Mais bizarrement, dans l’industrie vidéoludique, ceux qui reçoivent le moins de mérite après le succès d’un jeu vidéo, ce sont bien les développeurs ! En général c’est le game designer qui est glorifié.
Tous les noms populaires connus, Shigeru Miyamoto (Mario, Zelda…), Hideo Kojima (Metal Gear), Hironobou Sakaguchi (Final Fantasy) sont des game designers. Aucun d’eux n’est un game developer, même si quelques médias les présentent comme développeurs de jeux vidéo, c’est surtout par manque de connaissance dans le domaine.
Alors pourquoi le game designer passe toujours devant les projecteurs mais pas les développeurs ? La réponse évidente serait que, les designers sont les lanceurs des idées, les développeurs sont juste des techniciens qui les exécutent, donc facilement remplaçables. Serait-ce vrai ?
Les idées sont certes la chose la plus importante. Donc c’est les designers qui comptent le plus dans l’industrie des Jeux vidéo. C’est ce que dirait le consommateur qui n’aurait vu que le produit final titré “A game by Hideo Kojima” dans l’écran final du jeu et notamment au cours de son chargement. Donc on penserait que les idées viennent du concepteur, et que le développeur n’est qu’un technicien qui peut être remplacé par n’importe quel autre technicien. Hors c’est archi faux !
Les idées viennent d’où ? Telle est la vraie question ! Dans un grand nombre de cas, c’est l’équipe technique, avec ce qui est réalisable en termes de ressources et de compétences, qui conçoivent des idées. La limitation technique entre aussi en jeu. La créativité du développeur et sa capacité à contourner certains obstacles ou problèmes techniques est très souvent la source de l’innovation.
A titre d’exemple, citons Michel Ancel, le concepteur de Rayman qui a commencé à concevoir le jeu sur SNES à la base (après avoir découvert les jeux vidéo ici, en Tunisie à travers une console Nintendo). Rayman était un personnage normal, mais quand les animateurs techniques ont trouvé des difficultés avec le hardware, ils ont en fait un personnage sans membres avec mains, pieds et tête flottants. Par conséquence, beaucoup d’éléments du gameplay innovateurs se sont basés sur ça.
Pour revenir au game designer qui s’accapare tout le crédit. Argonaut Software, une entreprise britannique de développement, a réussi à développer des moteurs qui permettent d’afficher en 3D sur la Game Boy DMG (1989), ceci avant même qu’elle ne soit sortie en Europe. Nintendo étant ultra fascinée par leurs compétences, ils se mettent d’accord sur un partenariat qui devient la Super FX ship. Une ship rajouté au cartouches super Nintendo pour afficher en 3D.
C’est Shigeru Miyamoto qui a été chargé de concevoir un jeu avec eux en utilisant cette technologie. Aujourd’hui, quand on parle de StarFox, tout le monde pense au génie de Miyamoto, personne ne parle des développeurs d’Argonaut games, qui étaient à l’origine de la création.
Pour revenir à Kojima, Metal Gear n’était même pas son idée. Il venait d’être recruté par KONAMI, c’est la compagnie qui lui a assigné la tâche de concevoir un jeu à thème militaire pour la MSX (il était un peu déçu il voulait travailler sur un jeu pour Famicom). Mais c’était un mal pour un bien, la limitation technique de la MSX a fait que le jeu ne pouvait pas avoir trop d’animations, de sprites au même temps pour qu’il soit un jeu d’action. Ce problème a transformé le jeu en un Stealth game basé sur la fuite plutôt que sur le combat. C’est une idée qu’il a eue !
Désolé de casser le mythe ce n’est pas le but. Mais Kojima est un bon Cinéaste, doué pour écrire de bons scénarii, mais le succès des MGS en tant que jeu vidéo fun, revient aux développeurs qui étaient chez KONAMI avec lui, et qui sont paradoxalement mal traité ! Lui c’est plutôt un cinéphile, il le dit lui-même. C’est en jouant à Super Mario Bros. (1985) qu’il s’est dit qu’il pourrait exprimer sa passion pour le cinéma à travers les jeux.
Mohamed Nabli Geïter (Spoot)