Des journalistes, hommes et femmes, ont porté, aujourd’hui, mercredi, le brassard rouge dans différents médias, publics et privés, écrits et électroniques, visuels et radiophoniques opérant au niveau national, en prévision des mouvements de protestation prévus demain sur la place du gouvernement à la Kasbah et dans les régions.
Pour rappel, ces mouvements de protestation visent à dénoncer les pressions ainsi que les restrictions apportées à l’exercice de leur profession.
Les journalistes vont également déplorer la détérioration des conditions de travail dans bon nombre d’organes de presse. Et finalement, fustiger la politique des reports à répétition du gouvernement dans l’exécution des accords conclus par le passé avec le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
Protestataires, exaspérés, lassés et foncièrement mécontents, ils sont décidés plus que jamais à continuer à porter le brassard rouge lors des mouvements de protestation de demain et dans leurs lieux de travail de Tunis et dans les différentes régions de l’intérieur du pays.
Brassard rouge porté, présence sur les lieux de travail affichée, ils veulent transmettre un message fort au pouvoir et à l’opinion publique dont la teneur est la suivante : Nous sommes là sur les lieux pour fêter une journée pas comme les autres , un journée non de joie et de jubilation mais de colère, de ” colère journalistique “.
Préalablement fixée par le SNJT le 7 février, cette journée s’inscrit dans le cadre des manifestations programmées par le SNJT en vue de déplorer la politique systématique de musellement empruntée par le gouvernement et les incessantes tentatives visant à dé-pérenniser les médias et à éroder la liberté de la presse.
Une journée de colère qui vient aussi décrier la gestion maladroite par le gouvernement du dossier des médias confisqués, sa course effrénée vers leur cession à tout prix sans tenir compte des intérêts du personnel et de l’indépendance de leur métier.
Il s’agit, en l’occurrence, du dossier des médias ” Shems FM ” et “Cactus Prod” pour la production audiovisuelle.
Aussi dans le flot des revendications des journalistes, il y a le profond mécontentement face au refus du gouvernement de publier la convention-cadre collective, texte-clé régissant la presse écrite, au JORT et la tergiversation à promouvoir et à améliorer la situation financière de la “Snipe-La Presse “.
Les journalistes de la télévision tunisienne ui vont saisir l’occasion pour dire NON aux diktats, NON aux incursions dans le champ de prédilection du journaliste, NON aux tentatives de domestication des médias, NON au discours propagandiste du gouvernement et de la présidence de la République.
Il seront là demain pour faire part de leurs sérieuses et légitimes appréhensions face à un retour malvenu de l’emprise de l’Exécutif et des lobbies sur les organes de médias.
Des appréhensions qui se sont avérées bien fondées selon le SNJT suite l’arrestation du directeur général de Radio Mosaïque FM, Noureddine Boutar, lundi soir dernier, dans un vaste coup de filet sécuritaire ayant visé des personnalités politiques, hommes d’affaires et magistrats.
Le SNJT, principale structure syndicale des journalistes, s’est dit en clair profondément inquiet face à cette arrestation, dénonçant à ce titre un scénario visant à assujettir les médias au bon vouloir du pouvoir.
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