Le film Bastardo – Director’s cut est une nouvelle version du film Bastardo du réalisateur Nejib Belkadhi actuellement en tournée dans les salles de cinéma de Tunisie. Il inclut des scènes inédites, ajoutées à la version originale. Une copie améliorée avec des corrections de l’étalonnage, sans dévier de l’histoire de base, afin de fêter le 10e anniversaire du long-métrage de fiction, sorti en 2013.
Bastardo – Director’s cut d’une durée de 2h4m a été présenté en avant-première au festival Gabès Cinéma Fen 2023, GCFen 2023, qui s’est déroulée en avril, en reconnaissance de l’aide que les organisateurs du festival ont fourni pour qu’il puisse voir le jour sous sa forme récente.
Il réunit les acteurs Abdelmonem Chouayet, Lobna Noomene, Taoufik El Bahri, Issa Harrath, Chedli Arfaoui, Lassad Ben Abdallah, Latifa El Gafsi, Bilel Briki, Ramzy Slim, Issa Harrath et Sondos Belhassen.
Bastardo suit les périples de Mohsen surnommé le Bâtard, un jeune trentenaire ramassé dans la poubelle, des années auparavant, et adopté par un quartier pauvre, régit par une famille de mafieux qui font payer ses habitants en échange de leur protection. Ce quartier est en lui-même un microcosme, un univers à part dans lequel les rênes du pouvoir sont sollicitées et chacun cherche à arracher sa place.
La vie du personnage principal vire à 180 degré quand on installe un relais d’antenne GSM sur le toit de sa maison. Désormais Mohsen (Monoom Chouayet) n’est plus le bâtard méprisé, mais le nouveau chef du quartier qui va faire de l’ombre à Larnouba (Chedli Arfaoui) et sa mère (Lassaad Ben Abdallah) qui faisaient régner la loi.
Le point fort du long métrage Bastardo est la force de l’image qui t’affecte par sa cruauté et sa laideur. Le personnage de Kahdhra, la mère de Larnouba interprétée par l’homme de théâtre Lassad Ben Abdallah est surprenant. Le réalisateur Nejib Belkadhi met aussi en avant les animaux, dont il défend personnellement la cause et les expose dans plusieurs de ses films.
Nejib Belkadhi avait déclaré en 2013, que l’écriture de ce film lui a pris 6 ans de sa vie. Un film plein de métaphores subtiles et sous-entendus même si le réalisateur insiste sur le fait que ce n’est qu’une fiction…
Ce film rend hommage à Taoufik El Bahri, un des protagonistes principaux de Bastardo qui nous a récemment quitté en décembre 2021.
Le version 2013 du film s’était distingué dans plusieurs festivals internationaux, dont le Toronto International Film Festival. Le cinéma tunisien a connu depuis, l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes aux nombreuses propositions cinématographiques singulières.
Le film Bastardo, version longue est à redécouvrir dès le 04 octobre 2023 dans le réseau des salles de cinéma Pathé en Tunisie et dans plusieurs salles à travers le pays.
Sara Tanit