L’Afrique du Sud accuse Israël de comportement génocidaire à l’égard de Gaza. L’Afrique du Sud s’est adressée jeudi 11 janvier 2024 à la plus haute juridiction de l’ONU pour tenter de mettre fin aux morts de civils à Gaza, accusant Israël d’y perpétrer un génocide contre les Palestiniens – une affirmation qu’Israël nie fermement comme étant « sans fondement ».
L’audience à La Haye s’est déroulée alors que se poursuivent des bombardements israéliens sur la bande de Gaza en réponse aux attaques sanglantes menées par le Hamas le 7 octobre.
Présentant son dossier, l’équipe juridique sud-africaine a déclaré à la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, qu’Israël avait fait preuve d’une « tendance de comportement génocidaire » depuis le lancement de sa guerre à grande échelle à Gaza, la bande de terre de 365 kilomètres carrés qu’il occupe depuis 1967.
« Ce meurtre n’est rien de moins qu’une destruction de la vie des Palestiniens. C’est infligé délibérément, personne n’est épargné, pas même les nouveau-nés », a déclaré l’équipe sud-africaine devant le tribunal.
Les actions d’Israël ont soumis les 2,3 millions d’habitants de Gaza à un niveau sans précédent d’attaques aériennes, terrestres et maritimes, entraînant la mort de milliers de civils et la destruction d’habitations et d’infrastructures publiques essentielles, a insisté Adila Hassim, avocate sud-africaine, membre de la délégation.
Israël a également empêché une aide humanitaire suffisante d’atteindre ceux qui en avaient besoin et a créé un risque de décès par famine et maladie en raison de l’impossibilité de fournir une assistance « pendant que les bombes tombent », a affirmé l’avocate sud-africaine.
« Ils sont tués chez eux, dans les endroits où ils cherchent refuge, dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les mosquées, dans les églises et alors qu’ils essayaient de trouver de la nourriture et de l’eau pour leurs familles. Ils ont été tués s’ils n’ont pas réussi à évacuer les endroits vers lesquels ils ont fui et même s’ils ont tenté de fuir par des itinéraires sûrs déclarés par Israël », a-t-elle ajouté.
Dans le cadre de sa plainte contre Israël, l’Afrique du Sud affirme que 6.000 bombes ont frappé Gaza au cours de la première semaine de la réponse israélienne aux attaques menées par le Hamas. Cela comprenait l’utilisation de bombes de 2.000 livres au moins 200 fois « dans les zones du sud de la bande de Gaza désignées comme sûres » et dans le nord, où se trouvaient les camps de réfugiés, a expliqué Mme Hassim.
Ces armes étaient « parmi les bombes les plus grosses et les plus destructrices disponibles », a-t-elle affirmé, ajoutant que les génocides « ne sont jamais déclarés à l’avance, mais ce tribunal bénéficie des 13 dernières semaines de preuves qui montrent de manière incontestable un modèle de comportement et des éléments de preuve associés qui justifie une allégation plausible d’actes génocidaires ».
L’audience se poursuit vendredi avec la présentation israélienne.
Source: ONU INFO