Le Classement mondial de la liberté de la Presse a été dévoilé par l’organisation RSF. La Tunisie passe de la 72e place en 2020 à la à la 118e place en 2024… A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a dévoilé ce classement annuel qui accorde à la Tunisie un score global de 49,97 sur 100.
Ce score est calculé sur la base de deux éléments, à savoir un relevé quantitatif des exactions commises envers les médias et les professionnels des médias dans l’exercice de leurs fonctions et une analyse qualitative de la situation de chaque pays, mesurée au travers des réponses de spécialistes de la liberté de la presse (journalistes, chercheurs, universitaires, défenseurs des droits humains…) à un questionnaire proposé par RSF en 24 langues.
Le Classement 2024 de RSF indique que la Norvège occupe la première place sur 180 pays tandis que l’Erythrée est à la dernière place.
La Mauritanie occupe la 33ème position au niveau mondial et elle est la première au niveau arabe et africain.
Sur un total de 180 pays, la Tunisie occupe la 118ème place dans le classement mondial de la liberté de la presse de 2024 contre la 121ème place en 2023.
Selon RSF, “l’amendement constitutionnel de juillet 2022, dotant le président de larges pouvoirs législatifs, a mis en péril la séparation des pouvoirs et fait peser une lourde menace sur les acquis de la révolution tunisienne en matière de liberté de la presse”.
En outre, RSF estime que la justice tunisienne continue de se baser sur des textes hérités de l’ère Ben Ali, au lieu de s’appuyer sur les décrets-lois de 2011 plus favorables à la liberté de la presse et de l’information.
“Dans ce contexte de détérioration de l’environnement politique, le décret-loi 54 de septembre 2022, censé lutter contre les “fausses informations”, représente également une nouvelle menace pour la liberté de la presse dans le pays”, souligne RSF.
Par ailleurs, l’organisation considère que les médias sont tributaires des annonceurs privés, qui détiennent parfois des parts dans leur capital et peuvent être proches du milieu politique. “Ce contexte menace l’indépendance éditoriale des rédactions”, lit-on de même source.
Les réseaux sociaux sont régulièrement utilisés par les partis politiques pour lancer des campagnes de désinformation, décrédibiliser la presse, et instiller méfiance et confusion chez les électeurs, poursuit RSF signalant que les violences verbales des leaders politiques à l’endroit des médias se sont multipliées ces dernières années.
“Les intimidations envers les journalistes se banalisent, et les reporters sont également confrontés à la violence des manifestants tunisiens”, d’après RSF.
Par ailleurs, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a appelé vendredi à la libération des deux journalistes tunisiens détenus, à savoir Mohamed Boughalleb et Chadha Ben Mbarek.
Khaled Drareni, représentant de RSF pour l’Afrique du Nord, a souligné que la constitution tunisienne garantit la protection des journalistes et il convient de s’y référer pour mettre fin aux arrestations qui menacent la liberté de la presse en Tunisie, et ce dans une déclaration à l’agence TAP en marge d’une conférence de presse organisée à Tunis pour présenter le classement mondial de la liberté de la presse de 2024.
En 2024, la liberté de la presse est menacée par celles qui devraient en être les garants : les autorités politiques. Parmi les 5 indicateurs qui composent le score des pays, l’indicateur politique est celui qui baisse le plus en 2024 illustrant l’existence croissante de pressions politiques sur le journalisme indique RSF.
Classement mondial de la liberté de presse en 2024 : https://rsf.org/fr/classement
Tekiano