Khemais Khayati, le grand journaliste et critique tunisien tire sa révérence. Le critique et écrivain tunisien est décédé mardi 18 juin 2024 à l’âge de 78 ans. Khemais Khayati est originaire de la ville d’Al ksour dans le gouvernorat du Kef. Il est considéré comme l’un des critiques tunisiens les plus importants, spécialisé dans le cinéma et les affaires audiovisuelles.
Les clubs de cinéma fondés par Tahar Cheriaa ont été un refuge pour Khayati, où il a sculpté son orientation intellectuelle, artistique et esthétique vers le monde du cinéma et de la photographie.
Khemais Khayati a étudié la sociologie à l’université française et a obtenu un doctorat portant sur le cinéma de Salah Abou Seif. Il a enseigné pendant quelques années à l’Université de la Sorbonne avant de revenir au journalisme et à l’écriture en arabe et en français.
Il a été membre du comité de rédaction de la revue “Le Septième Jour” qui comptait parmi ses contributeurs des personnalités telles que Pierre Abi Saab, Mahmoud Darwich, Kazem Jihad, et d’autres. Khayati était également membre du Syndicat des écrivains de cinéma en France et du comité de sélection des films pour la Semaine de la critique au Festival de Cannes.
Le regretté Khemais Khayati a travaillé pendant longtemps à Radio France Culture et à la chaîne de télévision française France 3. Il a dirigé le bureau de presse et de communication de l’Institut du Monde Arabe à Paris avant de décider de retourner en Tunisie au début des années 90, où il a travaillé à la télévision nationale en tant que producteur et présentateur de plusieurs émissions sur le cinéma tunisien, arabe et mondial. Il a également été correspondant culturel pour le journal “Al Quds Al Arabi” et rédacteur en chef du journal “Al Sabah”.
Khemais Khayati a publié une quinzaine de livres en arabe et en français, parmi lesquels : “Palestine et le cinéma”, “Critique cinématographique” (1982), “Sur le cinéma égyptien” (1985), “Salah Abou Seif” (1995), “Désespéré par l’image” (2002), “Fuite du sable” (2006), “Lablâbi Connexion” (2013), “JCC 50, une mémoire fertile” (2016), et bien d’autres. Il a reçu un Tanit d’honneur aux JCC 2021 aux côtés du critique sénégalais Baba Diop.
Tekiano
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