Le rétablissement de l’examen de la sixième année constitue une menace pour l’éducation tunisienne. C’est en tout cas ce qu’a affirmé Mastouri Gammoudi, secrétaire général du syndicat de l’enseignement de base relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), lors d’un point de presse tenu mercredi au siège du Forum tunisien des droits économiques et sociaux à Tunis.
Selon lui, “le taux d’abandon scolaire passera au double avec le retour de l’examen de la sixième année de l’enseignement de base étant donné que le ministère de l’éducation a pris cette décision de façon unilatérale et sans avoir préparé le terrain favorable”, et que le rétablissement de l’examen national de la sixième année était une mesure qui devait être prise en concertation avec toutes les parties concernées, notamment la partie syndicale. L’objectif étant de réfléchir aux moyens de garantir d’autres horizons de formation pour les élèves qui auront échoué et ce, dans le cadre d’une réforme globale du système éducatif.
Concernant l’enseignement de la langue française à partir de la deuxième année de l’enseignement de base et de la langue anglaise à partir de la troisième année, Gammoudi a souligné le fait que cette mesure était également mal étudiée, en raison du manque de personnel enseignant et de laboratoires de langues.
“Plusieurs écoles primaires à travers le pays sont actuellement dans un état lamentable et certains établissements sont même en ruine et pourtant elles continuent à accueillir les élèves”, a-t-il dénoncé.
De son côté, Lassâd Yacoubi, secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire relevant de l’UGTT, a indiqué que la réforme du système éducatif était un projet national qui devait regrouper toutes les parties prenantes ainsi que l’opinion publique afin de mettre fin au phénomène de la corruption et de malversation.
Yacoubi a également mis l’accent sur le rôle important de la société civile qui devait, selon lui, être un véritable partenaire. Dans ce contexte, il a appelé tous les composantes de la société civile à soutenir la réforme du système éducatif et à contribuer à la réalisation d’études sur les phénomènes de la violence et des drogues en milieu scolaire, rappelant que 30% des élèves avaient déjà consommé plusieurs formes de stupéfiants.
Tekiano avec TAP
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