En Tunisie, Facebook est devenu le premier lieu de rencontres pas toujours aussi innocentes. Filles de joie, harceleurs, et allumeuses se bousculent sur la toile du réseau social aux allures de tue-lamour. Gare aux abus !
Avec plus de 790.000 utilisateurs le réseau social facebook, est devenu en Tunisie le premier lieu de rencontre. Laissant loin derrière lui les sites de chat style amitie.fr et meetic.fr, jadis en vogue dans les Publinets. Mais si la première vocation de facebook est dinterconnecter les gens du monde entier, il peut aussi contribuer à défaire des liens vraiment pas hypertextes. Pour certains, il serait même une cause de désocialisation : le comble pour un réseau social ! De quoi alimenter les colonnes des rubriques société des plus grands médias. Comme cest le cas dune britannique de 35 ans qui a appris son divorce grâce à facebook par le biais dun ami qui a lu le «scoop» sur le statut du profil de son mari.
On laura compris. Les effets parfois délétères de ce réseau social ne se limitent pas seulement au monde virtuel. Le réseau empiète parfois sur notre quotidien, et peut se révéler particulièrement envahissant. Même les séries télé tunisiennes lont carrément intégré dans leurs scenarios. Cest le cas du feuilleton Njoum Ellil, diffusé par la chaine de télé Hannibal TV pendant le mois saint de Ramadan, où on voit la mère de famille passer son temps à tchatter sur facebook en se cachant derrière le profil dune jeune fille célibataire pour inciter à la drague les mâles en manque damour. Un jeu qui lui a couté la stabilité de son couple.
Harcèlement sur réseau social
La différence entre la drague en réel et la drague sur facebook ? Aucune selon Lili dans son monde magique ou presque. La seule différence est que les dragueurs et les allumeuses peuvent se permettre dharceler tout en restant dans lanonymat. Pour cette bloggeuse, facebook est un «marché par excellence dans lequel se mélange fruits et légumes Poulettes et bufs Et même des chattes et des chiens : les errants de service par excellence».
Sur le même post, Lili sest posée la question sur le statut «Je suis en couple mais cest compliqué» quon trouve sur quelques profils facebook : «Brabbi ! Quest ce que cela veut dire ?» se demande-t-elle «la seule traduction qui me vient à lesprit cest : « Je suis fidèle mais je peux batifoler
[mot préféré par la rédaction] à droite et à gauche» !» Elle cite un prototype de discussion qui revient souvent dans les apartés du messager de facebook « Lui : Que penses tu de la relation homme femme ? Elle : !?? Lui : Non tu nas pas compris je voudrais parler de sexe
».
Filles de joie en ligne
Les faits évoqués par notre bloggeuse seraient-ils isolés ? Ou les Tunisiens de facebook sont réellement à ce point «obsédés» ? Une rapide recherche sur le réseau permet de mieux cerner la réponse à ces questions. Ainsi, un groupe qui annonce dentrée la couleur, puisque intitulé filles disons de «joie» à la sauce tunisienne comptabilise pas moins de 1.300 membres, exclusivement dédiés à des rencontres «chaudes».
Un autre groupe comptant plus de 450 affiliés est même dédié aux libertins et libertines tunisiens mais discrets même mariés. Les nombres dadhérents à ce genre de groupe qui se multiplient sur facebook prouve si besoin est, que les usages des réseaux sociaux ne sont pas toujours innocents. En dautres termes, gare aux abus. Faudra-t-il sortir couvert, même sur facebook ?
Welid Naffati
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