«This is it» ? «Un témoignage rare» sur Michael Jackson «en train de créer et répéter… ». De jeunes Tunisiens tombent la chemise pour se déhancher sur l’estrade d’Alhambra, à la Marsa, en hommage au King of Pop. De quoi remplir nos salles de ciné en dehors des JCC !
C’était 20h! Des centaines de fans se bousculaient devant le guichet de la salle du cinéma «Alhambra» à la Marsa, en ce vendredi 30 octobre. Une foule rarement remarquée devant nos salles de cinéma en dehors des festivals. Cette fois-ci, ce n’était pourtant ni les Journées Cinématographiques de Carthage ni Doc à Tunis. C’est d’ailleurs tout aussi rare de voir un spectacle de danse dans nos salles de cinéma. L’événement ? La première journée de projection de «This is it», le documentaire sur Michael Jackson. Pour ainsi dire, le buzz du moment. Sur la musique de «Beat it», on a vu débarquer quelques jeunes sur l’estrade de l’«Alhambra». Aussitôt, ils se sont lancés dans un essai de reconstitution de la chorégraphie de cette chanson. Chapeau noir, chemise blanche et pantalon moulant. Pour un hommage rendu par de jeunes tunisiens au King Of Pop. Dans une démarche subtile, ils tentaient d’afficher le sponsor de la projection, Elissa, quand ils tombent les chemises, pour laisser le logo capter les lumières des projecteurs.
Plus télé que cinéma
Plus télévisuel que cinématographique, ce film est constitué d’une succession de reportages. Avec une suite d’images rythmées, le montage a renforcé la chaleur émotionnelle que partageait Michael avec tous ceux qui vivaient avec lui cette expérience. Fruit du montage des dizaines d’heures filmées durant les répétitions, le film était pourtant pauvre en lieux de tournages. Les coulisses et la scène où se déroulaient les répétitions étaient les seuls endroits où s’est baladée la caméra du réalisateur Kenny Ortega. Mais le montage a puisé dans le groove de la musique de Michael et la richesse esthétique des chorégraphies. Ainsi, des images d’une diversité immense ont été livrées au public. Le réalisateur a aussi exploité le making of et les extraits des nouveaux clips en 3d filmés pour être utilisés comme transition dans le spectacle posthume. Cet ensemble de sons et d’images est venu signer l’une des plus grandes œuvres de l’industrie de l’entertainement de notre temps. Faut-il rappeler que Kenny Ortega, également concepteur du spectacle «This is it» est à l’origine réalisateur de téléfilms et de séries TV. «Ally Mc Beal», «Grounded for Life» et autres sont ses travaux. Incarnant la dualité réalisateur-chorégraphe, il a réalisé aussi «High School Musical» et travaillé avec Madonna, Cher et Elton John.
Nouveaux clips en 3D
Le film a levé le voile sur certains des nouveaux clips en 3D. «They don’t really care about us» a été reconstitué pour permettre à Michael d’avoir en back up un million de soldats. Tourné dans un cimetière, la nouvelle version de «Thriller» est d’une ambiance encore plus terrifiante. Quant à «Smooth Criminal», le morceau est introduit, grâce à l’ingéniosité des effets spéciaux, par un spot court dans lequel on retrouve Michael dans le film «Gilde» (1946) au cabaret de Rita Hayworth. Le nouveau clip d’«Earth song» est tourné dans un décor reconstituant avec magie le charme de la forêt amazonienne dévastée par les bulldozers. Témoignages des excellents musiciens et danseurs accompagnant Michael et extraits des répétitions se succèdent en format de reportage pour chaque morceau ou chaque making of de clip. Le film est clos par «This is it», dernier single de la légende du pop.
En tête du box office mondial, «This is it» a enregistré après 5 jours de sa sortie un cumul de recettes de 101 millions de dollars, rapporte le magazine français «Le Point». 32,5 millions de dollars, provient des salles de cinéma des Etats-Unis et du Canada. Le film a enregistré 10,4 millions de dollars au Japon, 7,6 millions de dollars en Grande-Bretagne, 6,3 millions de dollars en Allemagne, 5,8 millions de dollars en France, 3,6 millions de dollars en Australie et 3,2 en Chine. Et alors qu’on s’est habitué aux salles de cinéma au mieux à moitié vide (à moitié pleine pour les optimistes), Michael Jackson a su rassembler ses nombreux fans tunisiens d’outre-tombe.
Thameur Mekki
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