Faire tourner les applications les plus gourmandes sans ralentissement ni plantage en excluant le 32 bits. Maîtriser la consommation électrique. Faciliter le télétravail. Autant de promesses pour la nouvelle suite logicielle de Microsoft.
2009 est décidemment une année faste pour Microsoft. Avec à la clé pas moins de trois «mini révolutions» logicielles. Mme Salwa Smaoui, directrice générale de Microsoft Tunisie, avait de quoi être fière le 30 octobre dernier. L’antenne tunisienne de la firme de Redmond a en effet annoncé, lors de cette journée, le lancement officiel en Tunisie de : Windows 7, Windows Server 2008 R2 et le Microsoft Exchange Server 2010.
Si Windows 7 était de loin la star de cet évènement pour les nouveautés qu’il apporte au grand public, les professionnels et les entreprises sont sensiblement plus concernés par ces 3 nouvelles moutures et notamment le Windows Server 2008 R2.
De prime abord, le nom du produit Windows Server 2008 R2 laisse vaguement entendre une simple mise à jour par rapport aux éditions précédentes. Pourtant, il s’agit en fait de la version serveur du système d’exploitation Windows 7. Tout comme ce dernier, Windows Server 2008 R2 intègre un nouveau noyau : Windows NT 6.1.
C’est la première fois que Microsoft sort une nouvelle édition serveur à la même date de lancement d’un nouvel OS. Et pour cause, les dernières fonctionnalités introduites dans Windows Server 2008 R2 sont amplement prises en charges et mises en valeurs avec des postes clients équipés de Windows 7. Par exemple : Windows 7 offre une administration améliorée des ressources matérielles comme la mise en basse consommation électrique de quelques composants du PC en cas d’activité restreinte. Une qualité que Windows Server 2008 R2 pourra mettre en valeur, puisqu’il permet de centraliser la gestion de la consommation électrique des ordinateurs qui lui sont connectés. Les entreprises peuvent ainsi réduire considérablement leur facture électrique sans pour autant perdre en efficacité. Le tout grâce à la fonctionnalité «stratégies de groupe» de Windows Server 2008 R2.
Encourager le télétravail
La combinaison Windows Server 2008 R2 et Windows 7 n’est pas seulement bénéfique pour la facture électrique. Elle pourrait l’être également pour les salariés dans le cadre du télétravail (le nouveau cheval de bataille du ministère des technologies de la communication). En effet, ces deux systèmes d’exploitation intègrent désormais un nouveau module appelé DirectAccess. Grâce à ce système, un ordinateur distant (dans un hôtel ou dans la maison par exemple) pourra se connecter en toute sécurité (flux chiffrés) au réseau Intranet de l’entreprise sans avoir à installer un client VPN. Parce que jusqu’ici, les sociétés passaient par un VPN, pour sécuriser le transit de leurs données.
En plus, le DirectAccess se lance automatiquement avec le démarrage de l’ordinateur. La liaison avec le serveur de l’entreprise est établie une fois la connexion Internet active. Ainsi, l’accès du poste client distant au réseau de sa société ne nécessite aucune intervention de la part du salarié. Mieux : si un salarié a par exemple besoin d’un fichier sur son PC à la maison, il pourra se connecter à son ordinateur personnel depuis son lieu de travail sans avoir besoin de la présence de quelqu’un chez lui.
SOS bande passante
Les responsables réseaux ont la fâcheuse tendance à se plaindre. «La bande passante est plutôt limitée en Tunisie et en plus elle est chère» ! Sans même parler de la connexion parfois capricieuse. Les sociétés qui centralisent les données de leurs agences dans des serveurs situés au siège social, en ressentent les effets. Et pour cause : les filiales doivent se partager les ressources de ces serveurs via des connexions d’accès distant et non via le réseau local.
Pour cela, Windows Server 2008 R2 et Windows 7 ont introduit une nouvelle fonctionnalité appelée BranchCache, qui place le contenu fréquemment utilisé dans le cache du réseau de l’agence. Le temps d’ouverture du fichier devient plus rapide, tout en libérant la bande passante de l’accès réseau distant pour d’autres applications comme la VoIP.
Au cas où le réseau local et/ou distant est ralenti, Windows 7 et Server 2008 R2 ouvrent le fichier récemment consulté du cache de l’ordinateur même et le synchronise avec le serveur une fois que la connexion se libère.
Exit le 32, place au 64
Les « surprises» de Microsoft continuent avec une information qui va étonner les habitués de la firme de Redmond. Le Windows Server 2008 R2 est disponible uniquement en 64 bits excluant de facto le 32 bits. C’est la première fois que Microsoft fait sortir une éditions destinée seulement à ce type de processeur (composant essentiel d’un ordinateur qui interprète les instructions et traite les données d’un programme). Une stratégie qui pourrait être interprétée comme une manœuvre de plus pour accélérer la mise à mort des CPU 32 bits, à l’instar des processeurs 16 bits au début des années 90. Une évolution que plusieurs spécialistes jugent nécessaire pour améliorer la réactivité des ordinateurs face à la complexité grandissante des logiciels récemment développés. Grâce aux CPU 64 bits le serveur aura une quantité presque illimitée de mémoire vive. Les applications les plus exigeantes et gourmandes pourront donc fonctionner sans ralentissement ni plantage.
En somme, avec ces nouveautés, Microsoft n’a pas lésiné sur les moyens pour ouvrir encore de nouvelles fenêtres en accès direct sur le monde de l’entreprise. Reste à savoir si les sociétés tunisiennes seront assez séduites pour franchir le pas, face à la tentation grandissante des logiciels libres.
Welid Naffati
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