Changer le regard sur la formation professionnelle en Tunisie : “Wasm” expose l’avis des stigmatisés

Le secteur de la formation professionnelle en Tunisie est l’héritier de mauvais jugements et d’un ensemble de croyances populaires qui le dévalorisent. Considéré souvent comme le dernier recours des jeunes adolescents et pré-adultes, incapables de poursuivre leurs études, ce secteur est géré par le ministère de l’emploi. Il se traduit pourtant par une phase d’apprentissage, pour s’initier aux futurs métiers, qui ne sont pas forcément manuels.

L’ambassade Suisse en Tunisie a organisé dans ce sens la projection d’un épisode de la série web “Wasm” (stigmas en français) qui fait partie de la chaîne Beben Edutainment Network, portant sur la stigmatisation de la formation professionnelle, devant une audience composée de responsables dans le domaine et de personnes ayant passé ce cursus.

Les présents ont été invités à donner leur avis et répondre aux questions posées aux interviewées. Par la suite un débat animé par la présentatrice de l’émission, Rim Saaidia, en présence de Fabrizio Poretti, chef de la Coopération internationale à l’Ambassade de Suisse et de partenaires actifs dans le domaine, fut une occasion de confronter les idées reçues sur la thématique et d’aborder le parcours de formation professionnelle en Tunisie.

Nous vous invitons à visualiser l’épisode de Wasm portant sur la stigmatisation de la formation professionnelle en Tunisie : 

On apprend qu’en Tunisie ce sont plus de 40 000 jeunes qui sont diplômés des écoles de la formation professionnelle privées et publiques et 80% d’entres eux sont rapidement embauchés. Le secteur considéré comme source de main d’oeuvre pas chère, est victime de nombreux préjugés.

le secteur est victime de la réticence des familles qui influencent l’orientation des enfants. Il trainent une conviction qui considère que seuls ceux qui poursuivent des études supérieurs, trouveront des emplois valorisants dans le futur.

Les institutions de l’état ont des efforts considérables à faire sur le plan de la communication en premier lieu, pour informer quant aux différentes perspectives professionnelles et les opportunités. Ceci reste tributaire aussi de la législation et de la stratégie éducationnelle.

Un travail aussi doit être fait pour changer les mentalités.  Il est temps de valoriser la formation professionnelle, considérée aujourd’hui comme un secteur clé à l’échelle internationale. La formation et l’éducation étant étroitement liées, les ministères concernées doivent unir leurs efforts et créer “une passerelle” comme c’est le cas dans plusieurs pays dont la Suisse.

Aujourd’hui de plus en plus de titulaires de baccalauréats mais aussi des diplômés de l’enseignement supérieur décident de s’orienter vers la formation professionnelle. C’est une solution pour concrétiser leur rêve et passion car incapable de donner un plus dans le domaine de leurs études…

A noter que le programme Takween, conduit par la Coopération tuniso-suisse, qui s’inscrit dans la continuité du Programme Formation et Intégration Professionnelles en Tunisie, capitalise sur les acquis de ce dernier, tout en y apportant de nouvelles orientations.

Takween vise à établir une nouvelle approche de travail dans le domaine de la formation professionnelle pour renforcer l’employabilité des diplômés du supérieur et spécialement de la formation professionnelle, à travers la généralisation progressive de la formation certifiante en alternance entre les secteurs public et privé dans les diverses spécialités demandées sur le marché du travail.

Beben Edutainment Network, qui produit la série Wasm, ambitionne à travers sa chaîne d’éducation en ligne sur la plateforme Youtube et les autres réseaux sociaux, de faire découvrir des contenus informatifs à impact visant à stimuler la réflexion, la discussion et l’action positive sur diverses thématiques en lien avec l’injustice et l’inégalité.

Plusieurs sujets sensibles ont été abordés lors des précédentes émissions de la web Tv, à l’instar de la situation des enfants autistes, le rôle des femmes au foyer, l’harcèlement sexuel, l’immigration clandestine et plein d’autres.

Sara Tanit

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