La voix jazzy de Belleruche se lance dans un scat irrésistible sur le scratch de Dj Modest. Entre esthétique japonophile et esquisses urbaines, «Echos Electriks» est désormais un univers à part entière. Lart digital règne à Carthage !
Il est 20h. Dès quon prend la route, on pouvait apercevoir un Acropolium de Carthage vêtu dun éclairage haut en couleur sur le sommet des collines de la banlieue tunisoise. Cétait «Echos Electriks», un concert de musique électronique tenu dimanche13 décembre dans le cadre du E-Fest. Pour sa première édition, des artistes féminines étaient à lhonneur d«Echos Electriks».
Suprématie de lelectro-acoustique
Le concert a débuté à 20h30, avec lentrée des Anglais de Belleruche sur scène. Accompagnée par un guitariste, la chanteuse, Kathrin deBoer, sest placée en front line et a commencé sa performance avec une ballade jazzy. Après un premier morceau, Dj Modest la rejoint sur scène. Plus de groove et de punch sont venus renforcer le chant de Kathrin. Avec le scratch et les effets rythmiques, on se retrouve de plus en plus plongé dans lunivers Trip-Hop. «Je suis fan avant même de venir ce soir. Jai déjà téléchargé toute sa discographie depuis quelques temps. Sa performance était géniale elle déchire !» dixit Khouloud El Ayeb, étudiante en archéologie. Elle poursuit : «Je me doutais de la qualité de linterprétation de Belleruche en live. Finalement, la prestation était surprenante. Sa voix est de la même qualité tant en live quenregistrée, voire meilleure encore». Entre acoustique et électronique, Belleruche ont brillamment séduit un public aussi favorable à lécoute quà la danse sur les rythmes de musique black. Une série de scat de la chanteuse a enflammé la dancefloor. Les centaines de personnes présentes dans la salle de lAcropolium de Carthage nont pas cessé den réclamer plus.
La House non gratta au Fest !
«Cest du bon son mais on sennuie très vite. Même si les effets visuels ont allégé cette monotonie, les morceaux mixés étaient long. Lautre était beaucoup mieux (Belleruche). Sa présence scénique et son interprétation étaient magnifique» Slim Zahra alias «Slown», photographe et étudiant en multimédia. Quelques minutes après lentrée de Clara Moto sur scène, des dizaines de spectateurs ont quitté la salle et ont squatté les allées extérieures de lAcroplium de Carthage. Visiblement, la musique Microhouse proposée par Clara Moto ne trouve pas de public chez une grande part des habitués du Fest. «On voit ça tout les jours que ce soit au Fest ou dans les boites de nuits. Aucune nouvelle sensation ny est communiquée, contrairement à la première performance. Avec Belleruche, cétait du jamais vu» relève Borhène Fakhfakh, concepteur dans une boite de publicité. Dautres se sont défoulés sur les beats de Clara Moto alors que Mohamed Akrem Belaid alias «Meloman», étudiant en publicité graphique, partage lavis de Borhène. «Je suis déçu. Lambiance est plus celle dune boite que celle de lelectro underground que japprécie et quon trouve dhabitude au Fest» commente Meloman.
Confronté à ces témoignages, Afif Riahi, directeur du projet E-Fest, nous assure : «cest bon à savoir puisque ça permet à lorganisation de maintenir la même orientation et de continuer à soutenir les artistes underground appréciés par les habitués du Fest ».
Mention dance floor pour Cardini
Ambassadrice de la techno française, Jennifer Cardin a assuré la performance qui a enflammé le plus la dance floor dans cette première édition d«Echos Electriks». «Cétait un régal pour les oreilles. Ce spectacle montre toute létendue de la place de la femme sur la scène electro underground» relève Zeineb Laroussi, monteuse et étudiante en cinéma. «Jai beaucoup aimé la vidéo sur lécran lors de son entrée. Cétait en harmonie totale avec le rythme. On avait le sentiment que le visage de l’enfant dans la vidéo allait sortir et venir danser avec nous» ajoute-t-elle. Entre atmosphère urbaine et athlètes darts martiaux en action, les vidéos Djamel Zedam alias Zed Visual ont charmé les spectateurs. Lesthétique japonophile en fusion avec des bribes dune caméra en escapade urbaine sest associée aux mixes fortement rythmés de Jennifer Cardini, pour finir la soirée en beauté.
«On se voit du 15 au 21 février ici à lAcropolium de Carthage pour un ciné-concert et des installations vidéos. Soyez nombreux !» lance lorganisateur Afif Riahi au public après la fin du concert. Désormais accro à la musique de Jennifer Cardini, le public, en transe, a demandé plus. Et il en a eu !
Thameur Mekki
Crédit Photos : Adel Ben Yacoub
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